Difficile de faire l'histoire d'un pays qui n'a pas d'Histoire ! Peu de
personnages célèbres, pas de batailles, de monuments imposants, ... Tout aussi
pauvre, celle des villages voisins permet seulement de recouper certaines
informations, mais guère d'en apprendre plus. Il est alors nécessaire d'étudier
l'histoire des villes les plus proches, Besançon et Baume-les-Dames, et de la
replacer dans le contexte de Laissey.
Il n'y a pas que l'étude de documents d'archives pour réaliser l'histoire d'un
pays. La tradition orale est aussi un élément fort de découvertes. Même si, a
priori, tout oppose Histoire et mémoire. La première se tient à distance, forte
de sa vocation rationnelle appuyée par des faits incontestables. La seconde est
par nature faillible, car plurielle, simplificatrice, mais surtout oublieuse.
Et, parfois, elle travestit la réalité pour la rendre plus riche ou plus
arrangeante. Cette alliance est tout de même souhaitable, car la mémoire fournit
bien souvent à l'Histoire le fil d'Ariane nécessaire pour rendre le passé
compréhensible.
Peu d'informations existent sur cette période de Laissey. Seule la présence
d'une pierre taillée, visible au Musée des beaux arts de Besançon, atteste d'une
présence humaine à cette période. Cependant, il est impossible de déterminer si
une communauté était présente à demeure ou si quelques individus séjournaient
régulièrement sur les bords du Doubs et s'approvisionnaient en poissons avant de
repartir vers leur tribu sur les plateaux. Les peuplades de cette époque
agissaient souvent par opportunisme suivant les bienfaits que pouvaient leur
apporter un lieu.
50 000 ans avant notre ère, durant la période du paléolithique moyen,
le passage de chasseurs-cueilleurs a été attesté à Besançon. Peut-être certains
groupes ont-ils cheminé le long de la Vallée du Doubs et donc transité par
Laissey ?
De même, cette vallée étant un site idéal de peuplement par la présence d'eau en
abondance et de forêts, des traces d'habitat datées de 4 000 ans
environ avant Jésus-Christ ont été révélées par des fouilles au pied des
collines de la Roche d'Or et de Rosemont, toujours à Besançon. En était-il de
même à Laissey ?
La période protohistorique
En Europe occidentale, la protohistoire désigne la période postérieure à la
préhistoire et antérieure à l'histoire. Elle démarre au néolithique et se
poursuit durant l'âge du bronze et l'âge du fer.
Ce n'est que très récemment, en 1980, 1985, 1986, 1991 et 2001, que des
opérations de prospection et de sauvegarde ont été menées dans la région de
Laissey, notamment au sommet du mont Souvance là où se trouve actuellement "La
Croix". Elles révélèrent un camp protohistorique de
19 300 m2 délimité par un mur en pierres sèches.
En 1980, une faucille, des fibulles et une pointe de flèche, toutes en bronze,
ainsi que des éléments lithiques et des tessons de céramiques découverts en
surface confirment une occupation dès le néolithique, puis à l'âge du bronze et
à l'âge du fer.
Exemple de fibule.
En 2001, des recherches à l'aide de détecteurs de métaux dans les pentes autour
du site permirent la découverte de 3 416 objets et fragments d'objets de
toutes époques et tout particulièrement du bronze final et du premier âge du
fer, notamment un morceau de bracelet du bronze final au pied du mont Souvance.
Le site se révèle tout à fait exceptionnel. En effet, pas moins de 205 fibules,
ancêtres des épingles à nourrice, datant de l'âge du fer jusqu'à la période
gallo-romaine ont été trouvées. Par le nombre des fibules découvertes, le site
du mont Souvance se place comme le deuxième site européen, derrière le site de
la Heuneburg en Allemagne (environ 460 fibules) et à égalité avec le site de Vix
en Côte-d'Or (environ 200).
Des prospections complémentaires réalisées sur le pic d'Aigremont, faisant face
au mont Souvance, permirent la découverte de divers petits objets datant de
l'âge du bronze.
Qu'en conclure ? Dominant la Vallée du Doubs et lieu de vigie, le site de
Souvance était très certainement un site occupé par quelques familles ou
quelques guerriers. En effet, la découverte de ces nombreux objets et fragments
suggère une occupation organisée de l'ensemble du site. De plus, la présence à
proximité de l'eau et de la forêt leurs apportaient toute la nourriture dont ils
avaient besoin.
Les prémices du village de Laissey ne se trouvaient peut-être donc pas où il se
situe actuellement, mais dans la montagne, en haut du mont Souvance.
Le Mont Souvance, à gauche, et le Pic d'Aigremont, à droite :
deux postes d'observation certainement très appréciés (15 mai 2005).
La conquête de la Gaule par Jules César
Au IIème siècle avant notre ère, la Franche-Comté était la possession
des Séquanes, l'un des peuples gaulois qui contrôlait un vaste territoire
s'étendant entre le Rhône, la Saône, le Jura et les Vosges.
Vesontio, l'actuelle Besançon, était alors le centre économique de la Séquanie.
Occupée en 59 avant Jésus-Christ par Arioviste et ses Suèves, puis par les
Eduens, Jules César en fit la conquête en 58 avant Jésus-Christ.
Il faut se référer à ses écrits et notamment à son ouvrage de référence
Commentaires sur la Guerre des Gaules - Livres I et V, pour se faire une
idée de ce que pouvait être Laissey à cette période.
Après la conquête de Vesontio, il décida de poursuivre sa conquête de la Gaule
vers le nord pour s'emparer de la totalité de la Séquanie et repousser
définitivement les Germains, commandés par Arioviste et venant des bords du
Rhin.
A l'annonce de cette nouvelle, ses troupes prirent peurs. En effet, la région
s'étendant de Besançon à Montbéliard était couverte de forêts et de marais et la
rendait très difficile d'accès. La terreur des soldats romains était amplifiée
par les récits sur la force et le courage des combattants Germains. Utilisant
les rares sentiers existants, il fallut sept jours à Jules César et à ses hommes
pour atteindre Montbéliard et se heurter à ses ennemis dans une bataille
sanglante dont il sortit vainqueur.
La région n'étant guère accueillante, il ne vit (et incendia !) que quelques
fermes isolées. Bâties en terre glaise et recouvertes de chaume, elles se
trouvaient systématiquement au sommet d'une colline ou près d'un point d'eau. Il
ne traversa (ni n'incendia !) aucun village tout au long de son parcours.
Jules César a-t-il passé voire séjourné à Laissey ? Il y a peu de chance que ce
soit le cas, même s'il passa tout près. En effet, la route que lui et ses
troupes empruntèrent était sans doute les prémices de l'une des quatre fameuses
voies romaines de la Gaule, la Via Agrippa, que le général Agrippa, sous
le règne de l'Empereur Auguste, fit réaliser. Celle du Rhône au Rhin quittait
Vesontio vers l'actuel quartier Palente, puis passait par Thise,
Roche-lez-Beaupré, Les Longeaux, Roulans (à 2,5 km de Laissey), Luxiol,
Pompierre, Rang et ce jusqu'à Mandeure. De Besançon à Roulans, il est
intéressant de noter que le tracé de l'ex-route nationale 83, actuelle route
départementale 683, se superpose à peu de choses près à cet ancien axe romain.
La voie romaine du Rhône au Rhin, de Vesontio (Besançon)
à Epomanduodorum (Mandeure) via Loposagium (Luxiol).
Le récit de Jules César dans ses annales militaires permet de tirer quelques
conclusions sur l'environnement de Laissey. La région n'était donc que très peu
habitée et aucun regroupement de maisons n'existait. Par conséquent, il est
possible qu'une ferme soit présente au bord du Doubs ou en haut du mont
Souvance. En effet, au cours des recherches effectuées, 99 deniers républicains
ainsi qu'un dépôt monétaire constitué de 104 deniers romains des
IIème et Ier siècles avant notre ère accompagnés de clous
d'un probable coffret ont été découverts. Ainsi, si la région était hostile,
elle n'en était pas moins modestement habitée ou parcourue par des voyageurs.
La période gallo-romaine
Cliquez pour agrandir la carte.
Impressionné par le site stratégique de Vesontio, et notamment par la
possibilité d'y établir une citadelle militaire, Jules César lui confirma son
rôle de capitale de la Séquanie et de carrefour d'échanges de la Gaule romaine.
La ville connut alors un âge d'or et devint l'une des plus grandes villes de la
Gaule belgique puis de la province de Germanie supérieure. Elle compta jusqu'à
2 000 habitants, ce qui peut prêter à sourire face aux 120 000
habitants actuels...
Vesontio ne fut pas la seule à profiter de l'influence romaine. Naguère hostile,
la construction de la route du Rhône vers le Rhin en 39 et 38 avant notre ère
désenclava toute la région et permit son développement en quelques années
seulement.
Ainsi, on retrouve de nombreuses traces d'habitat datant de cette période à
Laissey. Les recherches récentes en haut du mont Souvance permirent de découvrir
de nombreux objets :
des fibules romaines ;
un sesterce datant de l'époque flavienne (69 - 96) ;
un sesterce datant de l'Empereur Lucius Aelius Aurelius Commodus (180 - 192) ;
un sesterce datant de l'Empereur Caracalla (211 - 217) ;
un sesterce datant de l'Empereur Maximin le Thrace (235 - 238).
Sans aucun doute, les Romains continuèrent à faire du mont Souvance un lieu de
vigie privilégié pour surveiller toute la Vallée du Doubs. Peut-être par la
présence d'un poste militaire avancé destiné à protéger Vesontio ?
En 1990, une prospection aérienne permit de mettre au jour les traces d'une
ancienne villa gallo-romaine sous l'actuel terrain de football. En 1995, de
nouvelles photographies permirent la découverte de nouveaux bâtiments. De même,
dans le village voisin de Deluz, on note les traces d'une très ancienne route
qui permettait de relier la Vallée du Doubs à la voie romaine présente sur le
plateau au lieu dit Les Longeaux ainsi que la présence d'une villa dans le sud
de Deluz.
Villa gallo-romaine sous l'actuel terrain de football (P. Augé).
Les villaes démontrent une forte romanisation des campagnes. Elles
étaient très nombreuses dans la Vallée du Doubs et de l'Ognon (près d'une
cinquantaine). Cependant, il ne faut pas confondre les pars urbana,
luxueuses et confortables demeures qui se trouvaient dans les villes, aux
pars rustica du milieu rural. Celles de Laissey et ses consoeurs
n'étaient en fait que des fermes, parfois de conception rudimentaire, parfois de
type italien pour les moins rustiques. Elles étaient chargées d'approvisionner
Vesontio en céréales et en bétails.
En rouge, détail de la villa gallo-romaine sous l'actuel terrain de football.
A suivre...
Ecrire l'histoire d'un village étant un travail nécessitant d'importantes
recherches, cet article est mis à jour au fil des découvertes réalisées. Merci
de votre compréhension.
Pour en savoir plus...
Retrouvez les personnages célèbres de Laissey en consultant l'article dédié sur ce site.
Découvrez les curiosités du patrimoine historique et culturel de Laissey en consultant
les articles dédiés sur ce site.
Le blason officiel
C'est en 2001 que la municipalité décida de doter la commune d'un blason dans le
but d'agrémenter quelque peu les documents officiels de la
mairie.
M. Yves Dornier, 3ème adjoint, s'attela à la tâche et, après la
présentation de différents projets, c'est le blason ci-contre couleurs or, de
gueules, argent et sable qui fut retenu (respectivement jaune, rouge, blanc et
noir).
Trois éléments évoquent différents symboles forts du village :
le pont rappelle le pont suspendu qui permettait de traverser le Doubs
entre 1876 et 1914 ;
les couleurs rouge et jaune rappellent les couleurs du maillot de
l'équipe de football qui faisait vibrer les foules entre les années 1950
à 1980 ;
la tenaille rappelle le fabricant de pinces Bost, toujours en activité.
Si le résultat est convaincant, deux reproches peuvent tout de même être émis.
Le premier concerne la forme des mors de la tenaille par rapport à l'ouverture
des branches qui n'est aucunement réaliste. Ils devraient être légèrement
refermés.
La seconde remarque concerne le hauban central du pont suspendu qui, dans la
réalité, n'était pas rectiligne, mais composé de deux haubans fixés d'un côté
à un pilier et de l'autre au centre du tablier.
Évolution démographique de 1657 à aujourd'hui
Au dernier recensement, qui eut lieu en 2017, Laissey comptait 439 habitants,
soit une densité de 154 habitants/km2.
La lente érosion du nombre d'habitants s'est maintenant stabilisée. Cela est dû
à la fois à l'apparition du nouveau lotissement ainsi qu'aux prix de l'immobilier
trop élevé près de Besançon. Un grand nombre de personnes se rabattent sur les
villages un peu plus éloigné de la ville afin de retrouver des prix décents. Et
encore, tout est relatif !
Cependant, on constate tout de même une légère inversion de la courbe depuis
2014 due à la fin de l'effet lotissement et à une génération d'anciens qui
s'éteint sans être renouvelée (les naissances se stabilisent).
Le plus petit nombre d'habitants recensé est de 89 en 1688 et le plus grand de
586 en 1926.
année
nb. habitants
différence
commentaires
1657
97
-
Réalisé sur ordre des Princes du Comté de Bourgogne.
Détail : 19 hommes, 17 femmes et 47 enfants y compris 3 valets
et 3 servantes (15 feux et 14 maisons). 6 chevaux, 12 boeufs, 21 vaches,
29 moutons et 16 porcs.
1755
124
+ 35
1789
100
- 24
Détail : 28 feux.
Sur ces 28 chefs de famille, 23 se réunirent en assemblée générale
en mars 1789 pour établir leur cahier de doléances demandé par le baillage
de Baume-les-Dames en vue des futurs Etats généraux du 5 mai 1789.
1793
110
+ 10
1800
173
+ 63
Détail : 60 feux et 32 maisons.
Forte activité du moulin qui, en ruines depuis des décennies, a été
entièrement rénové à la Révolution. Il comprend, dès l'An IV (1796),
quatre tournants à blé et emploie une bonne vingtaine de personnes
(meunier, ouvriers, charretiers, ...).
1806
178
+ 5
1821
185
+ 7
1831
183
- 2
1836
161
- 22
1841
153
- 8
1846
168
+ 15
1851
188
+ 20
Début de l'exploitation à grande échelle des mines de fer.
1856
223
+ 35
1861
270
+ 47
Construction de la ligne de chemin de fer (1854-1858) et installation
d'une usine de tissage employant une trentaine de personnes (surtout
des femmes).
1866
271
+ 1
1872
219
- 52
Après l'arrêt de l'exploitation de la concession de Laissey en 1866, la Société
des fonderies et forges du Creusot cesse également celle du Jay-Rouge.
1876
301
+ 82
Mise en place d'une politique de "grands travaux" : construction du pont
suspendu et du chemin départemental C.D. 30 avec ses deux tunnels,
doublement de la ligne de chemin de fer et prolongation du canal du Rhône
au Rhin.
1881
256
- 45
1886
250
- 6
1891
273
+ 23
1896
350
+ 77
1901
401
+ 51
Installation et développement de l'usine Bost Frères, implantée à la place
du moulin et de l'usine de tissage.
1906
470
+ 69
1911
545
+ 75
Construction d'un nouveau pont à la place du pont suspendu.
1921
536
- 9
1926
586
+ 50
Le point culminant du nombre d'habitants à Laissey.
1931
531
- 55
1936
447
- 84
Crise économique des années 30 : la plupart des familles venues d'ailleurs
partent du village à la recherche de travail.
1946
496
+ 49
Baby-boom dû à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
1954
563
+ 67
Construction d'environ 50 maisons individuelles et création de deux salles
de classe.
1962
545
- 18
1968
545
-
1975
501
- 44
La longue chute commence.
1982
495
- 6
1990
399
- 96
98 habitants en moins en huit ans !
1999
416
+ 17
2006
439
+ 23
Construction du lotissement et premières familles arrivant avec des enfants.
2012
458
+ 19
2014
448
- 10
Première baisse de la population depuis 25 ans :
fin de l'effet lotissement et une génération d'anciens
s'éteint sans être renouvelée (stabilisation des naissances).
2017
439
- 9
2019
445
+ 6
Stabilisation de la population.
Evolution démographique
Liste des maires de 1806 à aujourd'hui
Au total, dix-huit maires se sont succédés à la tête de la commune de Laissey.
Le mandat le plus long fut celui de Pierre Simon, d'une durée de vingt-cinq ans
(1806-1831).
période
nom
période
nom
1806 - 1831
Pierre Simon
1929 - 1940
Louis Girardet
1831 - 1846
Jacques Corotte
1940 - 1942
Louis Courtot
1846 - 1853
Clément Simon
1942 - 1945
Jacques Bost*
1853 - 1872
Jean-Baptiste Corotte
1945 - 1951
Gustave Robert
1872 - 1876
Jean-Claude Courtot
1951 - 1975
Emile Racine
1876 - 1900
François Gentelet
1975 - 1977
Joseph Julienne
1900 - 1920
Emile Bost
1977 - 1989
Henri Sainthillier
1920 - 1926
Félicien Marche
1989 - 2008
Yannick Dessent
1926 - 1929
Marcel Bost
depuis 2008
Dominique Mesnier
* Président de la délégation municipale
La fanfare L'Amicale de Laissey
La fanfare L'Amicale des usines de Laissey fut fondée en 1905 par
l'industriel Elisée Bost. Paternaliste, il souhaitait distraire la population et
les salariés de son entreprise.
Elle se produisait lors des cérémonies officielles, les 1 et 8 mai, le 14
juillet et le 11 novembre. Elle donnait également quelques concerts, notamment
pour la fête patronale du village, le troisième dimanche de septembre, et le 22
novembre pour la sainte Cécile, la patronne des musiciens.
Dès 1908, elle participa à un concours à Dijon où elle remporta le premier prix
de sa catégorie.
Pendant la "Grande Guerre", elle fut mise en sommeil, la plupart de ses membres
ayant été mobilisés. De même pendant la Seconde Guerre mondiale, la période
n'étant guère propice aux divertissements et aux animations patriotiques.
Cependant, le 14 juillet 1943, une retraite aux flambeaux fut animée
par quelques courageux musiciens et l'association de la Jeunesse ouvrière
chrétienne (JOC), bravant l’interdiction décrétée par l’occupant.
Après la Libération, la fanfare modifia ses statuts et fut renommée en
L'Amicale de Laissey, marquant ainsi sa séparation tutélaire avec
l'entreprise Bost. L'arrivée de nombreux jeunes, qui avaient suivi des cours de
solfège, permit de renouveler profondément son effectif.
Dans les années 1960, sous la direction M. Georges Siruguet, elle eut l'honneur
de jouer pour le Général de Gaulle lors d'une visite officielle en
Franche-Comté.
Mais, l'événement musical annuel auquel se préparait assidûment l'amicale était
le Festival de musique des Quatre Vallées. Organisé en juin ou en
juillet, il réunissait les fanfares et cliques des Vallées du Doubs, de la Loue,
du Dessoubre et de l’Ognon. Membre fondateur avec les fanfares de Pin-Émagny, de
Marnay et de Quingey, L'Amicale de Laissey participa à la première
édition le 22 juillet 1951 à Emagny (Doubs).
Au début des années 1990, la fanfare fut confrontée à une baisse sensible de son
effectif, les jeunes se tournant vers d'autres loisirs et les plus anciens
prenant leur retraite. Pour continuer à offrir des prestations de qualité, elle
s'associa en 1991 en "union libre" avec L'Harmonie de Roche-Novillars qui
éprouvait les mêmes difficultés.
N'ayant pu susciter de nouvelles vocations et retrouver un second souffle, les
deux ensembles donnèrent leur dernier concert officiel le samedi 17 décembre
2011, "célébrant" ainsi les 106 ans de L'Amicale de Laissey et les 120
ans de L'Harmonie de Roche-Novillars.
Aujourd'hui, L'Amicale de Laissey n'est plus composée que de quelques
musiciens passionnés qui se produisent toujours lors des cérémonies au monument
aux morts et, par plaisir de se retrouver et de jouer ensemble, donnent quelques
très rares apéritifs concerts à un public de connaisseurs.
Liste des chefs d'orchestre de 1905 à 2011
période
nom
1905 - ?
Bardey
? - 1922
Boulanger
1922 - ?
Prost
? - ?
Favre
? - ?
Clément
? - 1940
Munier
1945 - 1962
Boulanger
1962 - 1983
Georges Siruguet
1983 - 1990
Yves Siruguet, fils du précédent, après le décès de son père
1990 - 1991
Jean-Paul Olle
1991 - 200?
Jean-Claude Mathias puis son fils Stéphane,
Thierry Arnoux assurant les périodes d'intérim
200? - 2011
Christine Ferri
Parallèlement, durant toutes ses années, quelques musiciens se sont réunis en
parallèle pour former des groupes de musique pour animer les soirées, les bals, ...
Années 1950 : Les Pescaddus. De gauche à droite :
Maurice Armand, André Julien, Robert Mesnier, Georges Siruguet et ??.
Pour en savoir plus...
Article dédié sur ce site à Elisée Bost, le fondateur de la fanfare.
Emission RTL écoute la France du 15 février 1982
Durant les années 1980, la matinale de RTL s'appelait Les petits
matins et était animée par Jean-Pierre Imbach. Durant cette
émission, la rubrique RTL écoute la France donnait la
possibilité aux harmonies et fanfares des villes et villages d'envoyer
un enregistrement audio d'un morceau de leur répertoire pour être
diffusé à l'antenne.
Impossible pour la fanfare L'Amicale de Laissey de ne pas y
participer ! Le 15 février 1982, elle y joue Souvenir de
Nambsheim de Joseph Graff. Cette interprétation de haut vol ne
saurait être complète sans les incontournables canards !
Que de noms cités par l'animateur, parfois bien écorchés (son maire,
Henri "Scintiller" ou lieu de Sainthillier...), mais qui rappellerons
à certains beaucoup de souvenirs. On note également les difficultés
naissantes du village à faire face au vieillissement de sa population
et à attirer de jeunes couples.
Bibliographie et crédits photographiques
Commentaires sur la Guerre des Gaules, livres I et V (Jules
César, 58 à 50 avant Jésus-Christ).
Histoire de Deluz et Laissey (abbé Claude Gilles, 1968).
La Franche-Comté au temps des Archiducs Albert et Isabelle (Paul
Delsalle, Presses universitaires de Franche-Comté, 2002).
Carte archéologique de la Gaule - Le Doubs et le Territoire de
Belfort (Lydie Joan, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
2003).