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Son histoire : l'époque contemporaine, de 1789 à 1945
 
Pour les historiens, l'époque contemporaine débute en 1789 et couvre toute la période historique de la Révolution française jusqu'à nos jours.

Le village de Laissey ne restera pas à l'écart des changements et sera plus ou moins impacté par la Révolution industrielle (mines et usines de tissage et d'outillages), les différents soubresauts politiques (fin de la Royauté, Premier et Second Empires et Républiques) ainsi que par les différentes guerres dont deux conflits mondiaux.

Il est d'ailleurs assez amusant de voir à chaque changement de régime politique au cours du XIXème siècle, les zélés membres des différents Conseils municipaux s'empresser d'adresser leurs plus sincères félicitations au nouveau venu !

Sommaire
Au sortir de la Révolution française : 1789 - 1870
mars
1789
[Drapeau]   Laissey compte seulement une centaine d'habitants. 23 chefs de famille se réunissent en assemblée générale pour établir leur cahier de doléances demandé par le bailliage de Baume-les-Dames en vue des futurs États généraux du 5 mai 1789.

Les villageois font état que le Baron de Lanans s'est emparé d'une partie de leurs biens et des titres d'un procès en cours. Leur Seigneur, le Comte de Lallemand, fait valoir ses propriétés et ne paie plus que la moitié de ce qu'il leur doit.

La Révolution française se prépare...

   
17
Vendémiaire
An II
(8 octobre
1793)
Par peur de devenir un repère de brigands et déjà en très mauvais état, le Conseil général du Doubs émet un arrêté afin de détruire le château de Vaîte. Seuls une tour du donjon carré, une citerne, un chemin pavé et quelques remparts subsistent.

Quant au château de Roulans, il endure également des destructions et des pillages dus à cette époque trouble et seule une tour sur les quatre d'origine et un seul bâtiment restent debout.

   
[Château de Vaîte]
Les ruines du château de Vaîte : une tour
et un rempart. La vue est superbe et justifie pleinement
son emplacement stratégique
(avril 2005 et août 2020).
   
An IV
et V
(1796)
Reconstruit après la Révolution française, le moulin se compose de quatre tournants à blé et d'une ribe (scie). Il emploie une bonne vingtaine de personnes (meuniers, ouvriers, charretiers, ...).

Le recensement réalisé dénombre 60 feux (foyers) et 32 maisons.

   
1810
-
1830
[Canal Monsieur 1828]
Affiche du 13 octobre 1828.
Cliquez pour agrandir
le document.
Construction du canal du Rhône au Rhin dit canal Napoléon puis canal Monsieur en l'honneur du futur Charles X. Les travaux de terrassement sont réalisés en partie par des prisonniers de guerre espagnols.

Le canal sera mis au gabarit Freycinet entre 1882 et 1921 pour accueillir des péniches de 38,50 mètres de long avec une capacité de 350 tonnes.

   
[Péniche Vallée du Doubs à Deluz en 1955]
Une péniche navigue dans Vallée du Doubs à l'entrée de Deluz en 1955. Le glissement de terrain
à "Sous-Roches" (en arrière-plan) aura lieu en juillet 1969.
   
1813 [Char]  😷  Suite aux nombreux revers subis par les armées napoléoniennes, la région est envahie par les Autrichiens ce qui entraîne des réquisitions, des pillages et l'apparition du typhus.
   
1821 Une usine de tissage mécanique de coton s'implante à Laissey dans la plus pure tradition de l'industrie textile lyonnaise du XIXème siècle. Elle produit du satin, du calicot et du reps, une étoffe de soie et de laine. Elle emploiera jusqu'à soixante-dix personnes pour un salaire mensuel variant de 45 à 70 francs.

Pierre Simon est le propriétaire du moulin attenant.

 

L'utilisation de l'énergie hydraulique et les nouveaux moyens de transport ferroviaire et fluvial qui se développent au cours du XIXème permettent l'implantation dans tous les villages de nombreuses entreprises métallurgiques, textiles, papetières, ... et propulsent la vallée du Doubs dans l'ère de la révolution industrielle. Elle va ainsi vivre un véritable âge d'or pendant près d'un siècle. Au détriment d'autres parties du département qui resteront profondément rurales et qui, pour certaines, verront leur influence s'estomper.

[Action nominative filature de Deluz en 1859]
Deluz a également sa propre filature dénommée Courlet, Renaud et Cie.
Ici, une action nominative de 1000 francs datée du 20 septembre 1859.
   
1824 Réalisation du premier cadastre : 286 hectares dont 135 de forêts.
   
1er
juin
1830
Les frères Auguste et Louis Bouchot, maîtres de forges à Clerval et à L'Isle-sur-le-Doubs, obtiennent la première concession pour l'exploitation d'une mine de fer sur la commune de Laissey.

La concession des mines de Laissey (2,34 hectares) et la mine de "Laissey est" alimentent leurs deux hauts fourneaux de Clerval.

   
1836 Une Ordonnance du 19 février recense un moulin composé de quatre paires de meules et une ribe auquel s'ajoutent une huilerie et une scierie.
   
[Illustration de l'usine Bost vers 190X]
Illustration naïve représentant l'usine Bost vers 1900 et les bâtiments des anciennes installations
(moulin, scierie
et usine de tissage).
   
1838 Le maire de Roulans et Conseiller général Maître Ronnod s'oppose au passage de la ligne de chemin de fer à Roulans pour préserver ses propriétés. L'erreur sera "fatale" pour l'avenir du village...
   
1839 Le Conseil général du Doubs accorde une première subvention pour l'étude d'une ligne ferroviaire entre Dijon et Mulhouse passant par le département.

C'est le début de très nombreuses études et hésitations géo-politiques sur le tracé entre la Vallée de l'Ognon ou la Vallée du Doubs qui aboutiront en 1854 au choix d'une section entre Besançon et Mulhouse passant par la seconde.

   
1845 Jacques Boillot est nommé garde-champêtre de la commune contre une rémunération de 50 francs par an.

Mademoiselle Thérèse Clément prend ses fonctions d'institutrice. Elle loge au-dessus de l'école qui se trouve près de la fontaine au bas du village (qui deviendra l'atelier de distillerie). Les enfants du village ne fréquentent pas tous de manière très assidue l'école, l'instruction obligatoire laïque et gratuite étant instituée seulement par la loi du 28 mars 1882 dite « loi Jules Ferry ». De plus, les conditions sont précaires, absence de toilettes notamment qui seront construites en 1848 après une sommation du préfet !

   
1845 Construction de la route de Grande Circulation n° 30 de Rioz à Vercel, l'actuelle Route départementale... n° 30 ! Pour son entretien, la commune verse une quote-part de 203 francs. Une partie de cette somme sera reversée sous forme de prestation en nature.

Ce n'est pas encore la route entre Laissey et Champlive et ses deux tunnels telle qu'elle existe aujourd'hui et qui sera réalisée en 1890, mais celle qui est appelée « la vieille route ». Malgré son étroitesse, cette dernière marque cependant une avancée significative pour faciliter les déplacements entre les cantons et relier les deux plateaux de Roulans et de Bouclans en passant par la Vallée du Doubs.

   
1845
-
1850
Pour évacuer les eaux du Gour qui inondent constamment le village de Champlive, un canal de dérivation de 850 mètres de long est réalisé et une galerie d'une longueur de 457 mètres en direction de Laissey est percée.
   
[Entrée de la galerie n°1]
Le canal de dérivation des eaux du Gour
et l'entrée de la première galerie
(8 septembre 2012).
   
18
octobre
1846
[Drapeau]   Les membres du Conseil municipal prêtent serment au nouveau Roi des français, Louis-Philippe Ier.
   
1847 Construction du chemin de halage sur la rive droite du Doubs par l'administration du canal du Rhône au Rhin.
   
[Le Doubs à Laissey en 1900]
Le Doubs entre Laissey et Deluz
en 1900. Malgré sa navigabilité,
les joncs sont nombreux.
   
4
mars
1848
[Drapeau]   Vote unanime du Conseil municipal à l'adhésion au nouveau gouvernement républicain et à la Deuxième république naissante.
   
6
novembre
1848
Monsieur Justin Vieille prend ses fonctions d'instituteur. Il loge au-dessus de l'école et perçoit un traitement annuel de 200 francs plus une cotisation mensuelle de 50 centimes par enfant due par les parents des enfants fréquentant l'école. Entre aider aux travaux agricoles ou s'instruire, le choix est rapidement fait pour certaines familles...
   
1850 Construction d'un nouveau bac pour traverser le Doubs au niveau du moulin de "La Chevanne", l'ancien ayant été emporté au cours d'une crue. Il est réalisé par Joseph Taverdet, maître-charpentier à Deluz, pour un montant de 1 139,87 francs.
 

Toponymie du nom Chevanne


Le chevesne ou la chevanne est un poisson d'eau douce très fréquent en Europe. En Franche-Comté, on lui donne le nom de meunier. Le rapport avec l'exploitant du moulin du même nom est évident !
 
Certains historiens rapprochent également chevanne de l'allemand Schwingen, la balançoire, car ils l'écrivent Schvann. Un nom qui a pu être donné par un germanophone en lien avec le lent balancement des roues à aube du moulin.
 
Enfin, pour être complet dans l'analyse étymologique, chevanne en ancien français est le nom de la perche autour de laquelle on attache de la paille et des fagots pour faire un feu de joie. Mais là, on s'éloigne fortement de l'univers des moulins et il est bien difficile de trouver un quelconque rapprochement avec la bâtisse existante à Laissey.

1850
-
1854
La mise en service de la galerie d'évacuation des eaux du Gour à Champlive provoque rapidement de nombreux éboulements côté Laissey.

Le 18 juin 1852, le lit du Doubs est totalement obstrué par un glissement de terrain de 80 000 m3 inondant toute la partie amont, en particulier le moulin (situé à l'emplacement de l'ancienne usine Bost).

En 1854, pour mettre fin à ces perturbations, le Ministère des Travaux Publics ordonne de murer la sortie de la galerie.

Jusqu'en 1874, il s'en suivra de nombreux procès entre le moulin de Laissey et les communes de Champlive et de Dammartin-les-Templiers.

   
[L'ancienne sortie de la première galerie]
L'ancienne sortie de la première galerie d'évacuation des eaux du Gour murée en 1854.
La centrale hydro-électrique du Rognon est greffée sur cette sortie (26 mai 2012).
L'ancienne sortie de la première galerie d'évacuation des eaux du Gour murée
en 1854. La centrale hydro-électrique
du Rognon est greffée sur cette sortie
(26 mai 2012).
   
1851 Le recensement effectué donne le détail suivant :
  • 188 habitants (sans plus de précision).
  • culture : 30 hectares de céréales, 3 hectares de prairie artificielles, un peu de vignes et 146 hectares de bois.
  • cheptel : une cinquantaine de bœufs, vaches et veaux.
   
1852 La Compagnie du chemin de fer de Dijon à Besançon et de Besançon à Belfort débute les travaux de construction de la ligne ferroviaire de Dijon à Mulhouse.

Une importante crue du Doubs détruit l'ensemble des actes d'État civil. Ils ne seront reconstitués seulement qu'en 1883 au moyen des doubles transmis au greffe du tribunal civil.

   
8 mai
1852
[Drapeau]   Prestation de serment du Conseil municipal au nouveau Président de la République, Louis-Napoléon Bonaparte.
Je jure obéissance à la Constitution et fidélité au Président.
Compte-rendu du conseil municipal
8 mai 1852
31
octobre
1852
[Drapeau]   Le Conseil municipal vote à l'unanimité le rétablissement de l'Empire et son Empereur, Napoléon III.
   
18
février
1853
[Drapeau]   Prestation de serment du Conseil municipal à l'Empereur, Napoléon III. Par rapport au 8 mai 1852, seul le dernier mot change...
Je jure obéissance à la Constitution et fidélité à l'Empereur.
Compte-rendu du conseil municipal
18 février 1853
22
novembre
1853
Suite à une lettre du recteur de l'Académie, une cloison de 1,5 mètres est installée dans l'unique salle de classe de l'école pour séparer les filles et les garçons.
   
20
avril
1854
Un décret impérial attribue la concession pour la construction de la ligne de chemin de fer de Dijon à Mulhouse à la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon (future Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée).

Il est décidé que la section entre Besançon et Mulhouse passera finalement par la Vallée du Doubs via les villes de Baume-les-Dames, Clerval, L'Isle-sur-le-Doubs, Montbéliard et Belfort. Et ce, au détriment du projet initial par la Vallée de l'Ognon, les maîtres de forges de Haute-Saône subissant de plein fouet la concurrence féroce de la fonte produite en Meurthe-et-Moselle et ayant perdu de leur influence.

   
[Gare de Laissey]
Début du XXème siècle : la gare de Laissey et sa très grande activité voyageurs et marchandises.
La locomotive est une 230 du PLM revêtue d'un carénage aérodynamique sur sa boîte à fumée.
Début du XXème siècle : la gare de Laissey
et sa très grande activité voyageurs
et marchandises. La locomotive est
une 230 du PLM revêtue d'un carénage
aérodynamique sur sa boîte à fumée.
   
23 mai
1855
André Courtot et Louis Pauthier sont nommés gardes-champêtres de la commune contre une rémunération de 50 francs par an.
   
23 août
1855
Par solidarité, le Conseil municipal vote un don de 15 francs pour venir en aide aux victimes du grand incendie de Vercel des 12 et 14 juillet qui détruisit 44 maisons.

Ce montant paraît bien dérisoire... En effet, la commune participe un an plus tard pour 115 francs au transport des meubles du nouveau curé Manet qui arrive à Deluz en remplacement de l'abbé Caillot.

   
1856 [Drapeau]   Le Conseil municipal accueille avec empressement la naissance du Prince impérial, Louis-Napoléon. Et, en accord avec les autorités ecclésiastiques, les conseillers chantent un Te Deum d'action de grâce !...

Les meuniers Xavier Salignon et son beau-frère François Vagnon font tourner le moulin aidés de trois domestiques. L'éclusier Antide Brevillier est locataire au moulin, car les maisonnettes des éclusiers ne sont pas encore construites.

   
14
janvier
1858
[Drapeau]   L'Empereur Napoléon III est victime d'un attentat en se rendant à l'opéra. Fidèle à ses habitudes, le Conseil municipal s'empresse d'écrire une pompeuse lettre à « ses Majestés ».
Sire,

Le Conseil municipal de Laissey à l'honneur d'interpréter des vœux au (sic) noms de tous les habitants de cette commune et à féliciter leurs Majestés d'avoir été heureusement préservés. Et que Dieu continue à préserver l'Empereur et l'Impératrice et accorde à leur règne une longue durée.

Et sans le besoin de déposer à vos pieds et au (sic) pieds de l'Impératrice l'expression de toutes affections et de tout son dévouement.

Le Conseil ainsi que tous les habitants de cette commune éprouve (sic) la plus vive indignation de l'horrible attentat dirigé contre vos jours et contre ceux de notre auguste Souverain.

Il ne cessera d'invoquer la protection divine pour vous défendre contre les attaques de ces éternels ennemis de la France.

Fait et délibéré en séance du 20 janvier 1858
Jean-Baptiste Corrotte (maire de Laissey), Jean-Claude Courtot (adjoint au maire),
Jean-Baptiste Barbe, Nicolas Barbe, Clément Court, Victor Courtot,
Jean-Charles Corrotte, Jean-Denis Corrotte et Jean-Jacques Corrotte
1858 Dix-huit ouvriers travaillent dans la mine de "Laissey est" exploitée par Auguste Bouchot.
   
1er
juin
1858
Après les sections de Dijon à Dole le 25 juin 1855 et de Dole à Besançon le 7 avril 1856, celle entre Besançon et Belfort, par la Vallée du Doubs, est ouverte à la circulation.

Les travaux se sont achevés en empiétant sur des terrains communaux et ce sans l'accord de la commune !

La ligne ferroviaire de Dijon à Mulhouse propulse le village dans l'ère de la Révolution industrielle en facilitant le transport des personnes et des marchandises et permet à des entreprises de s'installer et de prospérer en écoulant leurs biens au-delà de la région (minerais de fer, textiles puis outillages à main).

Conjuguée à la construction du canal fluvial concomitante, elle marque également le déclin rapide du relais de poste de Roulans sur la route de Strasbourg à Lyon. Les trois auberges qui accueillaient jusqu'alors une centaine de chevaux chaque jour dans leurs vastes écuries ne voient plus que deux chevaux par mois...

De même pour la population qui s'effondre de 700 habitants en 1846 à 435 en 1876. Alors que, dans le même temps, la population de Laissey double quasiment.

Le maire de Roulans et Conseiller général Maître Ronnod qui s'était opposé au passage de la ligne de chemin de fer à Roulans pour préserver ses propriétés a eu le nez creux !

   
[Village]
La construction de la ligne ferroviaire (en rouge) s'est faite sur les hauteurs du village.
Il n'est pas encore divisé en deux parties, comme aujourd'hui.
La construction de la ligne ferroviaire
(en rouge) s'est faite sur les hauteurs
du village. Il n'est pas encore divisé
en deux parties, comme aujourd'hui.
   
années
1860
La production de minerai de fer s'accroît fortement, bien aidée par les techniques d'exploitation modernes mises en œuvre par les ingénieurs des mines des différentes compagnies.

Le minerai de fer de Laissey entre progressivement dans la consommation courante des hauts fourneaux francs-comtois de Clerval (Doubs), Chagey (Haute-Saône) et Fraisans (Jura) ainsi que dans celle des grands hauts fourneaux du Creusot (Saône-et-Loire), de Chasse-sur-Rhône et Givors (Rhône), de Firminy, Rive-de-Gier et Terrenoire (Loire).

   
[Bancs de minerai]
Détail des bancs de minerai des mines
de fer de Laissey.
   
30
juillet
1860
Un procès-verbal constate l'addition de deux meules aux installations existantes du moulin, soit un total de dix meules. Le système hydraulique se compose de six roues à aubes planes disposées dans trois coursiers (déversoirs) et alimentées en eau par trois vannes de fond.
   
[Plan du moulin]
Plan des installations hydrauliques
du moulin composées de trois coursiers
et de six roues à aubes
(années 1860).
   
1861
-
1864
Antoine Mourreau est le propriétaire du moulin.
   
1862 Soixante-dix ouvriers travaillent aux mines de "Laissey est" et du Jay-Rouge.

Le maçon Martin de Deluz ouvre une carrière dans la forêt communale de Souvance. La commune se rémunère au prix de 0,15 francs le mètre cube de pierres extraites.

   
6
novembre
1862
Le chef de gare Hébert est assassiné par le facteur de la gare Mathiot suite à une sanction disciplinaire infligée par le premier au second pour son laisser-aller dans son travail.

Le meurtrier Mathiot se suicide après son méfait.

   
[Monument aux morts de Laissey]
La gare et l'emplacement originel
du monument aux morts de
la Première Guerre mondiale.
   
1er
février
1863
Arrêté du maire interdisant à quiconque de détenir de la poudre explosive dans son habitation ou de la détruire sous peine d'un à deux mois de prison.

Elle est utilisée dans les mines pour l'extraction du minerai de fer et certains ouvriers la stockent chez eux au centre du village !

   
1865 Durant l'année, quarante manœuvres retirent de la mine de Froide-Oreille 17 650 tonnes de minerai de fer valant 65 160 francs.
   
[Mine de Laissey est]
Vue de l'intérieur de la mine de "Laissey est" depuis l'entrée (4 août 2008).
   
14
février
1865
Arrêté du maire interdisant sur le territoire communal toutes voitures servant de logement aux nomades, saltimbanques, musiciens, chanteurs et à tout individu sans profession déclarée.
   
19
septembre
1865
[Drapeau]   Prestation de serment du Conseil municipal à la constitution et fidélité à l'Empereur.
   
1866 Cessation de l'exploitation de la mine de "Laissey est" par La Société des fonderies et forges du Creusot, le gisement étant considéré comme épuisé.
   
1867 Pour héberger ses ouvriers et face à un manque cruel de logements, la compagnie minière Schneider et compagnie construit une petite cité ouvrière de six maisons, chacune comprenant quatre logements de deux pièces.

Le 18 mai 1886, la compagnie les revend par adjudication. Le prix moyen est de 1 300 francs payable en quatre mensualités annuelles. Pratique peu courante à l'époque, les acheteurs sont obligés d'assurer leurs maisons pour garantir le remboursement de ce prêt.

Elles existent toujours aux numéros 40, 42, 46, 50, 52 et 54 de la Grande Rue actuelle dont l'ancienne poste qui abrite aujourd'hui le musée de la pince.

   
[L'ancienne cité minière]
L'ancienne cité minière construite en 1867 le long de la Grande Rue actuelle
(16 juin 2013).
   
9
novembre
1867
Construction d'un nouveau bac pour traverser le Doubs afin de renouveler le précédent datant de 1850 pour un montant de 1 300 francs.
D'une guerre à l'autre : 1870 - 1918
décembre
1870
[Char]   Participation de la commune aux frais d'habillement et d'équipement de la Garde nationale mobilisée dans la Guerre franco-allemande pour une somme de 1 060,48 francs.
   
janvier
à juin
1871
[Char]   Menée par le Lieutenant général Wilhelm von Schmeling, la région est occupée par l'armée prussienne et sa 4ème Division de réserve.

En février, le village de Champlive doit donner du foin et de la graine pour nourrir les chevaux des troupes prussiennes.

Quant à la commune de Laissey, elle doit rembourser aux habitants les frais de réquisitions en argent et en nature qu'ils avaient avancés et qui s'élèvent à 3 500 francs. Le paiement de cette contribution forcée réclamée par l'armée prussienne au cours des mois de janvier et février avait évité le pillage du village.

La commune n'étant pas riche en raison de la baisse d'activité des mines de fer, elle fait un emprunt de 2 500 francs pour s'acquitter de sa dette auprès des habitants les plus "aisés" qui avaient payé pour les plus modestes.

   
23
septembre
1871
[Gaston Roupnel] Naissance à la gare de Laissey de Gaston Roupnel, écrivain et historien ruraliste et moderniste. Son père Auguste est chef de gare à la compagnie du P.L.M. (Paris-Lyon-Marseille) et quittera le village quelques années après, aux grès de ses mutations.

Auteur peu connu du grand public, il écrivit de nombreux ouvrages sur l'amour qu'il portait à sa campagne et à ses vignes de Gevrey-Chambertin (Bourgogne) où il résida une grande partie de sa vie.

En 1910, il rata le Prix Goncourt d'une voix pour son roman Nono au profit d'un autre enfant de la région, Louis Pergaud.

Le 22 décembre 1996, le Conseil municipal inaugura une plaque commémorative apposée sur la gare qui vit naître Gaston Roupnel.

   
1872 Cessation de l'exploitation de la mine de Jay-Rouge par La Société des fonderies et forges du Creusot (filiale de Schneider et compagnie), le gisement étant jugé peu rentable malgré les lourds investissements réalisés pour faciliter son exploitation et améliorer sa productivité.
   
22
juin
1872
La commune de Laissey gagne un procès esté contre La Société des fonderies et forges du Creusot.

Bien que n'exploitant plus aucune mine à Laissey, l'entreprise possède toujours deux concessions juridiquement valides. Par conséquent, elle est reconnue comme toujours redevable des taxes annuelles d'exploitation.

   
21
juillet
1872
[Élisée Bost] Naissance à Laissey d'Élisée Bost.

En 1891, à l'âge de 19 ans seulement, le septième enfant de la fratrie fondera avec ses frères la fabrique d'outils portant son nom.

 

[Signature Élisée Bost]
   
1874 Le moulin de Laissey remporte définitivement son procès contre les communes de Champlive et de Dammartin-les-Templiers. Le glissement de terrain de 80 000 m3 du 18 juin 1852, dû à la mise en service de la galerie d'évacuation des eaux du Gour, avait gravement inondé le moulin et impacté son activité.

Les tarifs pour pâturer sur les terrains communaux sont (par animal) :

  • chèvre : 1 franc.
  • mouton : 1 franc.
  • vache : 2 francs.
   
1874
-
1876
Afin de remplacer le bac de "La Chevanne", trop sujet aux variations d'humeur du Doubs, un pont suspendu d'une longueur de 81 mètres est construit sur la route de Grande Circulation n° 30, de Rioz à Vercel.

Après deux années de travaux, il est ouvert à la circulation le 8 juillet 1876.

Afin de rentrer dans ses frais de construction et d'entretien des installations, la société concessionnaire privée prélève un droit de passage. Les prix s'échelonnent de 5 cts pour une personne à pied chargée ou non à 50 cts pour une voiture à quatre roues attelée à un cheval ou à un mulet.

Le péage rapporte un bénéfice annuel net d'environ 1 200 francs attestant de son importance et de sa pertinence sur cet axe routier.

   
[Le pont suspendu]
Le pont suspendu.
   
1875 En réponse à un arrêté préfectoral réclamant un crédit de 2 800 francs pour la construction du pont suspendu, la commune se déclare comme ruinée et réserve ses dépenses aux actes les plus nécessiteux.
La commune n'a plus d'argent et ne sait où en prendre.
Compte-rendu du conseil municipal
14 août 1875
  Pour les mêmes motifs, elle refuse également de participer à l'achat de l'orgue de l'église de Deluz (elle reviendra sur cette décision en 1876).

En octobre, les habitants les plus "aisés" se voient infliger une imposition extraordinaire afin de payer les 8 000 francs prévus dès 1866 pour la construction du pont suspendu et dont la commune est redevable.

Enfin, le 19 décembre, la commune se pourvoit en Conseil d'état afin de s'affranchir de payer cette dette qui restera ouverte jusqu'en 1884.

8
octobre
1876
Le Conseil municipal élit pour la première fois librement le maire, Constant Courtot, et son adjoint, Jean-Claude Courtot.
   
1878 L'usine de tissage Gentelet présente sa production à l'Exposition universelle de Paris.
   
20
octobre
1878
Arrêté du maire interdisant aux débitants de boissons d'organiser des bals publics même pendant les heures d'ouverture réglementaires.
   
1879
-
1882
Construction au centre du village de la Maison d'école pour un coût de 16 372,42 francs qui sera financé par :
répartition des parts montant
imposition extraordinaire des habitants les plus imposés
(20 cts sur six ans sur les quatre taxes existantes) :
1 944,80 frs
produit supposé de la vente de l'école actuelle : 1 500,00 frs
ventes de terrain et de coupes de bois : 3 556,00 frs
subventions attendues par la commune : 9 371,62 frs
total du financement : 16 372,42 frs
Le devis sera au final de 16 463,31 francs et l'État subventionnera les travaux à hauteur de 9 000 francs.

Seul le bâtiment rectiligne en fond de cour est construit. La configuration actuelle en forme de T sera réalisée en 1910 - 1911 par l'entrepreneur Brulet pour un coût additionnel de 24 300 francs dont 14 580 francs pris en charge par l'État. Elle permettra l'installation de la mairie, d'une classe enfantine, d'une classe pour les filles et une pour les garçons.

   
Actualités régionales du 17 novembre 1965
sur Télé Bourgogne Franche-Comté.
   
9
février
1879
Le maire réunit tous les habitants du village afin de rechercher ensemble comment améliorer l'assainissement des eaux de la fontaine du village. Seules cinq personnes se rendent à cette réunion... La réponse du Conseil municipal ne manque pas de piquant !
Devant cette obstruction des gens du village sur cette question primordiale, le Conseil municipal déclare s'en désintéresser également.
Compte-rendu du conseil municipal
9 février 1879
12
mars
1879
L'avancée à une vitesse éclair des troupes coalisées allemandes lors de la Guerre franco-allemande de 1870 et la défaite de l'Armée de l'Est (le Général Bourbaki étant incapable de venir en aide au Colonel Denfert-Rochereau pour lever le siège de Belfort) démontrèrent toute l'inutilité de la ligne ferroviaire de Dijon à Mulhouse pour transporter hommes, munitions et ravitaillements sur le nord de la Franche-Comté, près des zones de combat.

En effet, du fait de la contrainte de la voie unique, des dizaines de convois s'empilèrent les uns derrière les autres à la gare de Clerval en janvier 1871. Étant dans l'impossibilité de refouler les trains vides vers Besançon, les troupes venues en renfort furent donc contraintes de terminer à pied dans la neige et par un froid sibérien, l'hiver 1870 - 71 étant particulièrement rude avec des températures de -20 °C la nuit.

La frontière avec l'Empire allemand s'étant significativement rapprochée du fait de l'annexion de l'Alsace-Lorraine, la mise en double voie de la section Belfort-Besançon devint éminemment et militairement prioritaire. Malgré le coût et les difficultés du fait de l'étroitesse de la Vallée du Doubs, les travaux sont rapidement engagés et l'intégralité de la ligne est doublée en 1879.

   
[Gare de Clerval]
La gare de Clerval qui vit débarquer péniblement les milliers d'hommes de l'Armée de l'Est en janvier
1871. La locomotive est la 241 P 17 conservée au Creusot par les CFC (Gilles Vincent, 26 mai 2013).
La gare de Clerval qui vit débarquer péniblement les milliers d'hommes
de l'Armée de l'Est en janvier 1871.
La locomotive est la 241 P 17 conservée
au Creusot par les CFC (Gilles Vincent,
26 mai 2013).
   
3 mai
1879
[Drapeau]   Avec beaucoup de retard, les membres du Conseil municipal envoient une lettre au nouveau Président de la République, Jules Grévy (élu le 30 janvier...).
Le Conseil municipal de Laissey (Doubs) profondément heureux de votre élection à la première magistrature de la République vient vous supplier, Monsieur le Président, d'agréer l'expression de son dévouement absolu.
Compte-rendu du conseil municipal
3 mai 1879
14
juillet
1881
[Drapeau]   Organisation de la première fête nationale. Le Conseil municipal vote un budget de 120 francs pour pavoiser les bâtiments communaux et invite les habitants à un banquet.
   
14 mai
1882
La commune attribue pour 10 francs le marché du ramonage à monsieur Balon de Baume-les-Dames qui s'engage à nettoyer toutes les cheminées du village.
   
juillet
1882
Le Conseil municipal vote une subvention de 10 francs pour la construction à Baume-les-Dames d'un monument dédié à Claude de Jouffroy d'Abbans (1751 - 1832), inventeur des premiers bateaux à vapeur et à roues à aubes.
   
1883 En application de la loi du 30 juillet 1880, le Ministère de l'intérieur nationalise le pont de Laissey et le rachète à la société concessionnaire pour un montant de 6 500 francs.
   
23
décembre
1883
Le Conseil municipal participe pour un tiers à la rénovation de la cloche et de la charpente du clocher de l'église de Deluz pour des coûts respectifs de 389 et 123,30 francs. L'actuelle chapelle n'existait pas et les Laisséens devaient se rendre à Deluz pour assister à l'office du dimanche

Une somme de 100 francs est votée pour rendre viable la rue principale devant les maisons de la cité minière par épandage de pierres et création de rigoles.

   
2
novembre
1884
Le maire convoque les parents des élèves ayant manqué l'école obligatoire et laïque instituée depuis la loi du 28 mars 1882 dite « loi Jules Ferry ».
   
1885 La production de la mine de Froide-Oreille est au ralenti voire inexistante à partir de cette date. Elle fut la plus durable de Franche-Comté et la dernière en activité dans la région.

La légende de la tour Eiffel


La légende raconte que du minerai de Laissey entra dans la composition du fer puddlé des poutrelles qui servirent à bâtir la tour Eiffel.
 
Plus d'information dans l'article dédié sur ce site aux mines de fer en cliquant ici.

fin
1886
Imbroglio ! Le Préfet nomme Amédée Corrotte garde-champêtre avec une indemnité de 400 francs / an. Vu l'état des finances de la commune, le Conseil municipal refuse cette nomination. Malin, Alphonse Robert se présente en ne demandant que 250 francs / an... Mais, c'est encore trop dispendieux.

Par conséquent, dans sa grande sagesse et jugeant que rien ne presse, le Conseil municipal décide de faire une affiche pour recevoir d'autres candidatures dans des conditions plus en rapport avec les finances de la commune.

Finalement, en septembre 1887 et pour faire face aux maraudages dans les vignes, Alphonse Robert est nommé garde-vignes de la commune. L'ouverture des vendanges est fixée au 3 octobre 1887 et le grappillage n'aura lieu qu'à partir du 15 du même mois.

   
25
juillet
1887
Les quatre concessions de Laissey, du Jay-Rouge, de Souvance et de Roulans sont réunies par décret présidentiel et attribuées à Jean-François Sarrazin et Lucien Besson.
   
1889 L'usine de tissage Gentelet cesse son activité victime, comme bien d'autres, de l'arrivée des textiles artificiels et de la concurrence européenne, plus compétitive.
   
1891 Élisée Bost et trois de ses frères créent leur propre entreprise de fabrication de pinces, l'usine Bost. Ils débutent dans les caves de la maison familiale à Laissey.

Elle sera le moteur de l'économie locale pendant 127 ans avant son transfert à Besançon en 2018.

   
[Intérieur d'un atelier de fabrication au début du 20ème siècle]
Intérieur d'un atelier de fabrication Bost Frères au début du 20ème siècle.
Les machines sont mises
en mouvement par l'intermédiaire d'un système complexe d'arbres et de courroies.
   
  Bost ne sera pas la seule entreprise d'outillage du village. Laissey comptera jusqu'à trois usines de fabrication d'outils, notamment Schwenninger-Besançon.
   
[Les ouvriers Schwenninger-Besançon en 1891]
Les ouvriers de la fabrique d'outils Schwenninger-Besançon en 1891.
Elle ne survivra pas à la Première Guerre mondiale faute d'avoir su se développer.
   
mars
1891
Un incendie de forêt, certainement dû à des braises incandescentes projetées par un train à vapeur, se déclenche sur le mont Souvance. Cinq hectares de bois sont perdus.

La commune doit rembourser à l'aubergiste Clément Palantin la note de 22,40 francs correspondant aux boissons (essentiellement du vin !) qu'il avait livré aux habitants assoiffés qui s'étaient portés spontanément en aide à l'extinction du feu.

   
1892 Déclins des vignes qui ne rapportent plus rien aux vignerons. Le gel et les maladies sonnent le glas de cette activité rurale. La commune se voit dans l'obligation de supprimer l'impôt foncier sur les vignes.
   
[Vue generale]
Une des plus anciennes cartes postales de Laissey ? Le village compte peu de maisons
et le Quartier du Maroc n'est pas encore construit.
Une des plus anciennes cartes postales
de Laissey ? Le village compte peu
de maisons et le Quartier du Maroc
n'est pas encore construit.
   
1894 Un projet de construction d'un haut fourneau est évoqué, dernier baroud d'honneur pour résister à la concurrence féroce de la fonte produite en Meurthe-et-Moselle, notamment en provenance du bassin ferrifère de Briey, le plus puissant d'Europe à cette époque.

Malgré des études chiffrées, aucune suite ne sera donnée à ce projet, la métallurgie au coke (fonte du minerai de fer avec du charbon) ayant définitivement supplanté la métallurgie au bois.

   
1894
-
1899
Construction de l'actuelle route menant de Laissey à Champlive et de ses deux tunnels.

Elle remplace aisément la « vieille route » construite en 1845 qui, du fait de son étroitesse et de ses pentes raides (jusqu'à 15 %), était devenue totalement obsolète. Certains convois attelés préféraient prendre le chemin à travers bois entre Champlive et Vaire-le-Grand par peur d'un accident.

Avec ses 372 mètres, le grand tunnel fut le plus long de Franche-Comté jusqu'à la construction du tunnel du Bois de Peu sur la R.N. 565 à Besançon (voie des Mercureaux).

   
[Route de Champlive et grand tunnel]
La route de Champlive juste avant le tunnel dit à "escargot" long de 59 mètres. Jusqu'à récemment,
le "grand" tunnel était le plus long de France-Comté avec ses 372 mètres (14 juillet 2013).
   
  Différents projets ont été envisagés :
  • surlignée en jaune sur la carte ci-dessous, la vieille route devenue inadaptée.
  • en rouge, le premier projet de 1884. Il fut abandonné, car il doublait la distance entre les deux villages.
  • en bleu, le second projet de 1886 qui réutilisait la galerie construite pour l'évacuation des eaux du Gour murée depuis 1854. Le Ministère de la Guerre s'y opposa, car il trouvait que cela facilitait l'arrivée d'éventuels ennemis venant de l'est. La cuisante défaite subie lors de la Guerre franco-allemande de 1870 - 71 était encore très présente dans les esprits, la frontière avec l'Empire allemand s'étant significativement rapprochée du fait de l'annexion de l'Alsace-Lorraine.
  • en vert, la route actuelle. Ce projet fut acceptée par les autorités militaires à deux conditions :

    • le grand tunnel devait être muni de poudrières pour pouvoir le faire sauter en cas de danger imminent ;
    • la vieille route ne devait plus être entretenue pour éviter un plan B pour des troupes ennemies. Ce qui, dans les faits, était déjà plus ou moins le cas, car, dans l'attente des nouveaux aménagements, elle n'était plus entretenue depuis le début des années 1880.
   
[Projets route de Champlive]
Les différents projets pour la construction de la nouvelle route de Laissey
à Champlive.
   
  Le coût des travaux est estimé à 240 000 francs, dont 60 000 francs à la charge de l'État, le reste étant payé par le département du Doubs.

L'éclairage du grand tunnel est assuré par des lampes à pétrole allumées par un cantonnier dont la maison se trouve toujours à l'entrée de Champlive (la première à gauche en sortant du grand tunnel). Un éclairage électrique alimenté depuis la turbine hydroélectrique des usines Bost avait été envisagé, mais fut abandonné pour des raisons de coût.

Comme pour l'exploitation des mines de fer, de nombreux ouvriers italiens travaillent sur ce chantier. Certains d'entre eux s'installent à Champlive ou à Laissey où ils trouvent du travail à l'usine Bost.

   
décembre
1895
La commune reçoit un virement de 3 135 francs de la part de Schneider et compagnie pour les redevances d'extraction du minerai de fer impayées depuis les années 1870.
   
1896 Devant faire à face à des soucis administratifs concernant le montant de la redevance à reverser à la commune de Laissey pour ses différentes concessions minières (200 francs / an même si les mines ne sont pas exploitées selon le Décret royal du 9 septembre 1842), Jean-François Sarrazin jette l'éponge et met un terme définitif à l'extraction du minerai de fer du bassin de Laissey.
   
[Mont Souvance]
Le mont Souvance et la mine de
Froide-Oreille (début des années 1900).
   
1896
-
1899
Pour résoudre définitivement les problèmes d'inondations de Champlive, une seconde galerie d'une longueur de 420 mètres est construite afin de déverser plus en aval les eaux du Gour dans le Doubs et éviter les éboulements survenus côté Laissey lors de la première mise en service durant les années 1850-54.
   
[Carte du Rognon]
Carte des différents aménagements
et déboires du Rognon de 1845
à aujourd'hui.
   
fin des
années
1890
Pour faire face au fort accroissement de son activité, l'entreprise Bost Frères s'installe dans les anciens locaux de l'usine de tissage Gentelet au bord du Doubs. Cette transaction est facilitée par le fait que le propriétaire des bâtiments, François Gentelet, n'est autre que l'oncle de l'épouse d'Élisée Bost, Bénédicte.

Élisée Bost fait également venir de (grandes) familles d'ouvriers spécialisés dans la fabrication d'outillage à main :

  • de Montécheroux ou de Saint-Hippolyte (Doubs), villages comptant de nombreuses usines de fabrication de pinces ;
  • d'Alsace, pour la fabrication des mèches à bois (les Herbert) ;
  • de la Haute-Marne, pour les cisailles (les Bauman, Chapuis, Receveur et Schcrer) ;
  • de Paris, pour les outils à ressorts (les Colombet et Tamamis).
   
[Carte postale de l'usine Bost vers 1910]
Carte postale de l'usine Bost vers 1910.
Les ateliers de l'usine de tissage ont été agrandis
et des bâtiments (en arrière-plan) ont été construits pour loger les ouvriers.
   
1er mai
1897
[Tampon postal PLM]
Tampon apposé sur le courrier
posté à la gare de Laissey.
Création du bureau de poste de Laissey installé dans l'ancienne maison communale. Il sera fermé au début des années 2000. Auparavant, le courrier était expédié et reçu à la gare.
   
1er
février
1899
"Ouverture" du cimetière du village. Jusqu'à cette date, les Laisséens sont inhumés à Deluz (autour de l'église), Laissey faisant partie de cette paroisse.

Sa population s'accroissant fortement suite à la création des papeteries Outhenin-Chalandre, Deluz est contraint de construire un nouveau cimetière à sa sortie sud.

Trop éloigné du village et jugeant sa participation financière à ces travaux finalement aussi coûteuse, Laissey décide le 16 mai 1895 de construire son propre cimetière pour 2 500 francs sur quatre terrains situés à une distance supérieure de 200 mètres des premières habitations afin de garantir la salubrité publique.

Les prix des concessions sont fixés à :

  • 15 ans : 50 francs.
  • trentenaire : 75 francs.
  • perpétuelle : 100 francs.
Jeanne Poulain de Besançon, née Marie Courtot, demande une concession perpétuelle dans le nouveau cimetière au motif qu'elle a vendu l'une des parcelles... La commune ne donne pas suite.
   
années
1900
Élisée Bost souhaite ajouter un logo à sa marque pour la rendre instantanément reconnaissable.

Il veut utiliser le lion présent sur les armoiries de la Franche-Comté, mais cet animal étant utilisé depuis 1847 par les Peugeot, ces derniers s'y opposent afin d'éviter toute confusion avec leur propre emblème. Il choisit alors un autre félin : un chat. Il fut le symbole de l'outillage à main de haute qualité pendant près de soixante ans.

   
[Logo 190X] [Logo 193X]
1907 Années 1930
 
[Logo 195X] [Logo 1957]
Années 1950 1957
Les différentes versions du chat
(de plus en plus ressemblante audit félin).
   
1900 Le boulanger Auguste Marche prend sa retraite et son fils Félicien lui succède. En 1934, ce sera le tour de son petit-fils Marcel et enfin du commis René Doillon (qui épousa Cécile Marche, la fille de Félicien et sœur de Marcel).

Profitant des grands travaux en cours au village et originaire de Thise, Auguste Marche ouvre la boulangerie dans les années 1850 - 60. Auparavant, les habitants, mi-cultivateurs, mi-vignerons, font leur pain eux-mêmes et les cuisent dans des fours accolés aux maisons.

La production du pain cesse en 1971 avec la retraite de René Doillon qui exerce son art pendant près de 40 ans ne concédant au progrès que l'utilisation d'un pétrin mécanique. Boulanger-pâtissier sur des paquebots dans sa jeunesse, René introduit les couronnes, les flûtes et les baguettes en plus de la traditionnelle miche de 6 livres. Avec sa retraite, le fournil reste vide et la boulangerie se transforme en dépôt de pain. Elle ferme définitivement ses portes en juillet 1989.

   
[Boulangerie Marche]
Années 1900 : la boulangerie Marche.
Le bâtiment a été en grande partie détruit par un incendie
et ne présente plus
la même architecture aujourd'hui.
   
1901 Construction du "Chemin neuf de Tremont" dit "Aux carrières de Souvance", une moitié ayant été réalisée par les habitants, l'autre par la commune pour 260 francs.
   
[Chemin de Tremont]
Sur le chemin de Tremont, vue sur
"Sous-Roches" à Deluz (9 octobre 2005).
   
1903 Installation d'une borne fontaine à côté de la fontaine du village.
   
juillet
1904
Création du corps de sapeurs-pompiers composé de trente membres.
  • Lieutenant Chef de corps : Paul Boillot.
  • Sous-lieutenant : Célestin Bost.
   
[Camion des pompiers]
Années 1950 : les pompiers lors de la fête
de la sainte Barbe à bord de leur véhicule d'intervention,
une De Dion-Bouton modifiée, autrefois la propriété
d'Élisée Bost.
   
  Il est inutile de préciser que les quelques réjouissances pour la fête de la Sainte-Barbe, patronne des sapeurs-pompiers, se déroulaient chaque année dans une ambiance épique comme l'a relaté lui-même monsieur Pierre Roche, Chef de corps dans les années 1960.
Le repas de la Sainte-Barbe était pour nous l'événement de l'année !

Le matin, nous partions vendre les calendriers et les libations offertes par nos clients étaient rarement refusées, ce qui amenait certains d'entre-nous dans un état d'ébriété latent au moment du repas.

Celui-ci se faisait alternativement dans les trois cafés du village, le menu étant composé démocratiquement dans ma classe où je n'avais pas le droit de vote. J'écrivais au tableau les propositions des sapeurs et ils votaient selon leur préférence : hors d'œuvre, entrée, plat de résistance et légumes, fromages et dessert.

Une fois seulement, il y eut problème. Que manger, lièvre ou sanglier ? Sept voix pour le lièvre, sept voix pour le sanglier et le scrutin à un seul tour. Je proposais donc de manger les deux, en commençant par le lièvre, son goût étant moins prononcé. Approbation sans réserve si ce n'est que, comme il y avait un plat de plus, il fallait aussi augmenter le lubrifiant et commander quelques bouteilles supplémentaires. Ce qui fut fait et amena la consommation à deux bouteilles de Côtes du Rhône par sapeur ce qui était, contrairement aux apparences, fort raisonnable, car le repas durait jusqu'à sept à huit heures avant de manger la soupe à l'oignon pour dégraisser les dents.

Que de bons moments avons-nous passés ensemble ! Nous avions un invité, le maire, qui tenait plus que honorablement sa place à table contrairement à Julot qui, ayant chargé un peu trop le matin, s'endormait malgré le bruit aux asperges et se réveillait au fromage. Il y en avait deux autres qui avaient un passage un peu pénible où ils se cherchaient des cognes. Ce n'était qu'un court instant où ils avaient le vin mauvais. Ils buvaient un verre de plus et retrouvaient le calme.

Tout le monde était le lendemain au travail et ce lundi était pour mes copains le jour le plus long de l'année !

Pierre Roche
Chef de corps des pompiers de Laissey
(1956 - ????)
27
juillet
1904
La fête patronale du village est fixée au troisième dimanche de septembre au lieu de la fin novembre. Les premiers frimas de l'hiver se faisant ressentir, il est décidé de revenir à une date plus favorable au niveau climat.
   
octobre
1904
L'école dénombre 70 élèves de 5 à 13 ans dans la seule classe existante... Pour la rentrée, une classe enfantine est ouverte dans l'ancienne maison communale. Marie et Charles Bontemps sont les instituteurs.

Le bureau de poste déménage chez Cruchand pour un loyer annuel de 90 francs à la charge de la commune et 150 francs à la charge de l'administration. Il redéménagera Grande rue en 1912 puis à nouveau chez Cruchand en 1921 !

   
15
janvier
1905
Pour distraire la population et ses salariés, Élisée Bost fonde la fanfare L'Amicale des usines de Laissey.
   
[L'Amicale des usines de Laissey en 1925]
La fanfare L'Amicale des usines de Laissey en 1925. Assis à droite des tubas,
les mains jointes, Élisée Bost.
   
janvier
1910
La crue du siècle ou des siècles cause à Laissey 2 000 francs de préjudices aux agriculteurs, 75 000 francs de dégâts à l'usine Bost et met 175 ouvriers au chômage technique pendant quinze jours. Un dénommé Alexandre Courtot, âgé et sans aucune ressource avec deux enfants majeurs et infirmes, perd tout son mobilier.

Jamais une cote maximale de 9,57 mètres atteinte à Besançon n'avait été mesurée auparavant et depuis lors.

   
[Le pont Battant]
Le pont Battant à Besançon lors
des inondations de janvier 1910.
   
10
septembre
1911
Des braises incandescentes projetées par l'express Besançon - Belfort de 12H30 provoquent un incendie de forêt sur le mont Souvance. Attisé par un fort vent d'est, le feu gagne rapidement les rochers inaccessibles puis la forêt sur tout son versant sud. Ce n'est que le lendemain, vers midi, que les gardes forestiers aidés par des pompiers bénévoles et des habitants du village se rendent maîtres du sinistre. 22 ha 16 de végétation sont entièrement détruits.

La compagnie du PLM paya à la commune 2750 frs de dommages et intérêts en compensation d'une perte estimée à 21 années d'exploitation forestière. Cette indemnisation se révélera bien faible eu égard au temps de renouvellement de la végétation et les bois sur pied, pour une grande partie brûlés, seront vendus à vil prix.

   
1913
-
1923
Le pont suspendu est remplacé par un ouvrage moderne construit en béton armé.
Du fait des vicissitudes de la Première Guerre mondiale, il fut inauguré seulement en 1923...
   
[[La construction de l'ancien pont]
La construction de l'ancien pont,
en particulier le coffrage des deux piles.
   
13 et 15
novembre
1913
La construction du nouveau pont n'est pas de tout repos...

Le 13 novembre, de fortes inondations emporte une péniche chargée de 40 tonnes de marchandises. Puis, le 15, c'est au tour de l'un des échafaudages construits pour couler une des piles du pont qui est détruit. Des madriers arrivent jusqu'à Besançon et détruisent la barque lavandière La Comtoise.

En quelques jours, l'entrepreneur perd 20 000 francs auxquels il faut ajouter 15 à 20 000 francs de dégâts à Besançon.

   
[Télégramme du maire de Laissey]       [Note de service de l'Ingénieur en chef]
Télégramme du maire de Laissey et
note de service de l'Ingénieur en chef
sur les événements.
Cliquez pour agrandir les documents.
   
1914
-
1918
[Char]   La Première Guerre mondiale éclate. De nombreux groupes de protection se constituent tout au long de la ligne ferroviaire de Dijon à Mulhouse pour surveiller les installations. Dans la majorité des cas, ce sont d'anciens militaires ou des volontaires trop âgés pour partir au front.
   
[Gardes voies de Clerval]
Les gardes voies du groupe de Clerval protègent le pont en construction
lors de
la Première Guerre mondiale (1914 ou 1915).
   
27 juin
1915
⛪  Le dimanche, une grande procession de la Fête-Dieu est organisée.
   
[Procession de la Fête-Dieu 1915]
En 1915, la chapelle n'a pas encore
son clocher ni ses vitraux et l'entrée
se fait sur le côté.
   
16 mai
1917
Décès des suites de maladie à Royan du médecin et enfant de Laissey Francis Sarrazin. Il était l'époux d'Antoinette Lorrain, la sœur aînée d'Yvonne Lorrain, la mère de François Mitterrand.

Il est inhumé dans le tombeau familial des Lorrain à Jarnac (Charente) au côté de l'ancien Président de la République.

   
[Plaques à Jarnac et Antoinette Lorrain]
À gauche, plaques funéraires sur
le tombeau familial des Lorrain à Jarnac.
À droite, Antoinette Lorrain, la tante
de François Mitterrand qui vécut à Laissey.
   
22
juin
1918
[Pierre Boillot] Naissance à Laissey de l'aviateur Pierre Boillot, as français de la Seconde Guerre mondiale.

Aux côtés des troupes alliées lors de la Seconde Guerre mondiale, il fut crédité de treize victoires homologuées, dont deux personnelles, et d'une victoire probable obtenues au cours de 390 missions et 532,50 heures de vol de guerre.

Terminant au grade de Colonel, il entre comme conseiller militaire à la Société des avions Marcel Dassault jusqu'à sa retraite en 1983. Il décède le 1er septembre 1994 à Fontenay-le-Fleury (Yvelines) dans sa 77ème année.

Depuis 1995, la place principale du village porte son nom : Place du Colonel Pierre Boillot. L'inauguration eut lieu le 8 mai 1995 en présence de quelque 300 personnes (personnalités politiques et militaires, compagnons d'armes, militaires de la base de Luxeuil, ...).

   
[Carcasse du Messerschmitt Bf 109E abattu le 20 avril 1940 par le sergent Boillot]
Carcasse du Messerschmitt Bf 109E abattu le 20 avril 1940 par le sergent Boillot.
   
11
novembre
1918
[Char]   🏳️  L'armistice est signé mettant fin à la Première Guerre mondiale.

Au total, 20 Laisséens civils ou militaires ont donné leur vie pour la France lors de ce conflit, soit 3,7 % de la population de Laissey.

Ce pourcentage se situe dans la moyenne basse de la région. En effet, à l'image de nombreux villages industriels de la Vallée du Doubs, l'activité de l'entreprise Bost nécessitait une main-d'œuvre qualifiée. En faisant revenir du front les ouvriers, les techniciens et les cadres nécessaires au fonctionnement de l'usine, elle permit à certains d'éviter les affres de la guerre.

   
[Affiche de la mairie de Laissey du 11 novembre 1918]
Communiqué du grand quartier général
de l'Armée française du 11 novembre 1918 distribué
le jour suivant aux habitants
par la mairie de Laissey.
Des Années folles à la Seconde Guerre mondiale : 1918 - 1945
années
1920
Soucieuse du bien-être de ses salariés, l'usine Bost construit plusieurs maisons ouvrières pour y loger son personnel dans un tout nouveau quartier sur les hauteurs du village, le Quartier du Maroc également appelé la Cité du Maroc.
   
[Quartier du Maroc]
Les premières maisons ouvrières
du Quartier du Maroc.
 

Il était habituel à cette époque d'appeler les cités ouvrières ou cheminotes Quartier du Maroc. De nombreuses villes françaises possèdent une rue, un quartier ou une cité du Maroc : Champigny-sur-Marne, Le Cateau-Cambrésis, Le Mans, Saint-Gilles-Croix-de-Vie, ... Et, plus proche de Laissey, Liebvillers près de Saint-Hippolyte.
 
Si, dans certains cas, Maroc a pour origine les maraîchers ou les Maures d'Espagne (les « Marocains »), il n'en est rien pour Laissey. Gageons que Élisée Bost n'a fait que suivre la mode en vigueur et l'attirance exotique envers ce pays mis sous protectorat franco-espagnol en 1906.
 
On notera également que le Quartier du Maroc, toujours ensoleillé et ce quelque soit la saison, vient naturellement contrebalancer l'obscurité hivernale du Quartier Nègres (le bas du village), le substantif nègre venant de l'adjectif latin niger qui signifie noir ou sombre.

janvier
1920
L'usine Bost prive le village d'éclairage public, qu'elle fournit gratuitement, en retirant les ampoules des lampadaires ! La commune réplique en lui demandant de retirer les poteaux placés sur les terrains communaux.

Il semble que ces chamailleries viennent, d'une part, de l'expropriation d'un terrain appartenant à Élisée Bost dans le cadre de l'agrandissement du cimetière et, d'autre part, du fait que son frère Émile n'ait pas été reconduit dans ses fonctions de maire du village.

   
février
1921
Un an après l'avoir coupée, l'usine Bost rétablit la lumière dans le village moyennant une indemnité « par principe » de 50 francs / an payée par la commune.
   
[Habitants 1910]
Quelques habitants du village sur la route menant à l'usine Bost dans les années 1910.
   
1922 L'activité ferroviaire étant très soutenue, deux voies de garage sont créées de chaque côté de la voie principale existante à sortie du village en direction de Deluz. Elles existent toujours !
   
1923 Du fait des aléas de la Première Guerre mondiale, le pont moderne construit en béton armé est enfin inauguré après dix années de travaux.
   
[L'ancien pont]
Le nouveau pont en béton armé
qui remplace avantageusement l'obsolète pont suspendu.
Avec ses superbes arches,
il passait pour l'un des plus beaux ouvrages de la région.
   
1924 François Soulier reprend la succession du Café de la gare auparavant tenu par Marie Noël, veuve Marche.
   
[Cafe de la gare]
Le Café de la gare tenu par Marie Noël, veuve Marche, puis par François Soulier
à partir de 1924.
C'est encore aujourd'hui
un bar et restaurant, le Laissey-vous tenter.
   
1925 Début des études pour l'alimentation en eau potable du village par installation de bornes-fontaines à chaque coin de rue et réalisation d'un lavoir couvert. Le projet sera abandonné en fin d'année, son coût n'étant pas dans les possibilités financières de la commune.
   
1925 Maxime Champion transforme le restaurant de Dominique Déray en Café des sports. Camille Courvoisier reprendra l'affaire en 1937, puis à nouveau Maxime Champion.
   
[Restaurant Deray]
Le restaurant Dominique Déray qui deviendra le Café des sports en 1925.
   
11
novembre
1925
[Drapeau]   [Char]   Après de nombreuses vicissitudes, le monument aux morts polychrome en hommage aux morts pour la France de la "Grande Guerre" est inauguré.

Son coût de 6 300 francs fut financé en partie par une souscription populaire avec l'aide de troncs déposés chez les commerçants du village.

   
[Cérémonie d'inauguration]
La cérémonie officielle d'inauguration
le 11 novembre 1925 avec les autorités,
les écoliers
(certains avec un casque militaire !) et la fanfare L'Amicale des usines de Laissey.
   
1926 Avec 586 habitants, Laissey est à son apogée et compte :
  • 3 auberges : François Soulier (Café de la gare), Maxime Champion (Café des sports) et Palantin.
  • 2 épiceries : Corrotte et Docks Francs-comtois.
  • 1 boulanger : Félicien Marche.
  • 1 tabac : Louis Courtot.
  • 3 cordonniers : Hamann, Troncin et Vaugier.
  • 2 mécaniciens : Auguste Beurrier (réparation de bicyclettes) et G. Robert.
  • 1 marchand de vin : Armand frères.
  • 1 ferronnerie : Jules Boulanger.
  • 3 fabriques d'outils : Bost frères, Ducommun et Marty.
   
7
février
1927
La commune passe un contrat de quarante ans avec la société privée Société Électrique de Belchamp pour l'alimentation en électricité du village. L'usine Bost n'est pas concernée étant autonome grâce à sa propre centrale hydroélectrique.

Un emprunt de 90 000 francs sera souscrit pour les installations aériennes (poteaux et fils).

   
janvier
1928
La commune fait l'acquisition d'un appareil de projection de cinéma pour l'école pour un coût de 1 250 francs.
   
années
1930
Constitué au départ de quelques maisons, le Quartier du Maroc s'agrandit pour faire face aux besoins en logement des ouvriers de l'usine Bost, toujours plus nombreux pour répondre à l'activité soutenue.
   
[Quartier du Maroc]
Les nouvelles constructions
du Quartier du Maroc, toujours
présentes un siècle plus tard.
   
11
avril
1930
Un dramatique déraillement d'un train de voyageurs survient dans la matinée entre le tunnel ferroviaire et le passage à niveau actuels. Une portion de la voie ferrée avait été démontée par l'équipe d'entretien sans respecter les consignes de sécurité...

On dénombre huit morts, quarante blessés graves et de nombreux blessés légers, des réservistes du 35ème R.I. de Belfort, du 152ème R.I. de Colmar et du 4ème B.C.P. de Neuf-Brisach qui rentraient à la maison après une période d'instruction au camp de Valdahon.

Ce fut le plus grave accident que la ligne ferroviaire de Dijon à Mulhouse ait jamais connu.

   
[L'accident ferroviaire de 1930]
L'accident ferroviaire vu depuis le tunnel
de Laissey en direction de Belfort.
   
14
avril
1930
Les obsèques des huit militaires décédés dans l'accident ferroviaire du 11 avril sont célébrées à Besançon dans la chapelle de l'hôpital Saint-Jacques.

Sont présents le Maréchal Pétain (nous sommes en 1930 et il est encore le héros de la "Grande Guerre"...), Georges Pernot, député du Doubs et ministre des Travaux Publics, et le Cardinal Binet.

   
[Obsèques le 14 avril à Besançon]
Obsèques le 14 avril à Besançon. Au centre, le Maréchal Pétain et, à sa gauche, tenant un chapeau
dans sa main, le ministre des Travaux Publics, Georges Pernot.
   
28
juillet
1930
Bien que toutes les responsabilités n'aient pas été clairement établies, le Tribunal du Doubs rend son jugement à propos de l'accident ferroviaire du 11 avril.

Le cantonnier Cappi est condamné à six mois de prison et 300 francs d'amende pour avoir, par l'inobservation du règlement, provoqué le déraillement du train militaire.

Le cantonnier-chef Puncet est condamné à un mois de prison et à 100 francs d'amende, car il n'aurait pas dû confier la surveillance des travaux au cantonnier Cappi.

   
1933 Le niveau de l'équipe de football de Laissey est tel qu'elle est invitée par Sochaux à jouer en matchs amicaux contre Bratislava et Prague au stade Auguste-Bonal.
   
[L'équipe de football en 1933]
L'équipe de football invitée par Sochaux
à jouer en matchs amicaux au stade Auguste-Bonal.
On remarquera le chat
sur les tenues, l'emblème de l'entreprise Bost, face au lion de Peugeot.
   
5
novembre
1934
Un incendie se déclare à la boucherie Louis Grillot. Son logement est également touché.
   
[Restaurant Deray]
À droite, la boucherie Louis Grillot (victime d'un incendie en 1934) puis, à partir de 1965,
Pierre Jeanningros et Jean-Luc Berna aujourd'hui (8 mai 2013).
   
1936 [Drapeau]   Suite à la victoire du Front populaire, Élisée Bost s'oppose fermement à l'idée d'octroyer quinze jours de congés payés à ses salariés. Une grève de quinze jours éclate au sein de l'entreprise. Il faut faire appel au préfet pour renouer le dialogue entre les différentes parties. La dissension est telle que lors d'une réunion, Élisée Bost brandit un revolver et menace de se suicider !
   
[Ouvriers 193X]
Ouvriers de l'usine Bost
dans les années 1930.
   
février
1939
Les travaux du premier réseau d'égouts du village au Quartier du Maroc et à l'école communale sont réceptionnés.

Une enquête d'utilité publique pour l'alimentation en eau potable du village « à domicile » est ouverte. Le coût est astronomique : 591 300 francs !

Un corbillard hippomobile est acheté pour 2 700 francs.

   
1939
[Une nouvelle croix en 1985]
Une nouvelle croix
de Souvance en 1985.
L'abbé Bailot aidé de quelques paroissiens érigent une croix au sommet du Mont Souvance afin de protéger la Vallée du Doubs et ses habitants des malheurs de la guerre qui s'annonce.

Ne pouvant résister éternellement aux affres du temps et aux conditions climatiques, elle fut remplacée successivement en 1970, en octobre 1985 et en juin 2012 par de courageux volontaires.

Puis, elle est à nouveau remplacée en mars 2021 suite à un acte de vandalisme, des sauvageons n'ayant pas trouvé mieux que de scier les croix de Deluz et Laissey...

Pour cette dernière installation, un hélicoptère transportera le matériel, soulageant ainsi fortement le travail des bénévoles.

   
janvier
1940
L'entreprise Bost est fortement endommagée par un incendie que les pompiers ont beaucoup de mal à maîtriser. Le froid glacial qui sévit (-25 °C) gèle l'eau au bout des lances d'incendie ! L'atelier de la lime est le plus touché. La cause de cet incendie est vraisemblablement un chiffon de meuleur qui se consuma doucement sur un tabouret et s'enflamma tard dans la nuit.

Ce fut l'une des rares voire la seule fois où l'on vit Élisée Bost pleurer, les larmes gelant dans sa moustache.

   
[Incendie de janvier 1940]
L'intérieur d'un atelier après l'incendie
de janvier 1940.
   
mai
et juin
1940
[Char]   C'est la fin de la « drôle de guerre ». L'offensive allemande débute avec la bataille de France et sa fameuse tactique, irrésistible, la « Blitzkrieg »

Il s'en suivra une période de troubles avec la grande débâcle des troupes françaises.

   
[Prisonniers coloniaux 1940]
Prisonniers coloniaux
aux mains des Allemands
à Roulans en 1940.
   
18
décembre
1941
[Drapeau]   [Char]   Vote d'une dépense de 250 francs pour l'achat du portrait du Maréchal Pétain.
   
1943 [Char]   En application des lois vichystes du Président du Conseil des ministres Pierre Laval concernant le S.T.O. (Service du Travail Obligatoire), quatorze employés de l'usine Bost de tous âges, dont une femme, sont requis et envoyés contre leur gré en Allemagne nazie.

Élisée Bost établit lui-même la liste des partants, essentiellement des communistes à qui il reproche de provoquer des troubles et qu'il veut éloigner de son usine. En 1945, ne s'attendant pas à les voir revenir, il fut particulièrement inquiet à leur retour d'un éventuel désir de vengeance.

   
[Les ouvriers requis en 1943]
Les quatorze employés de l'usine Bost requis pour le S.T.O.
(Service du Travail Obligatoire)
et envoyés en Allemagne nazie.
   
14
juillet
1943
[Drapeau]   [Char]   La Fête nationale est célébrée par quelques courageux musiciens de L'Amicale des usines de Laissey et l'association de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) qui organisent une retraite aux flambeaux alors que toute manifestation patriotique est formellement interdite par l'occupant.
   
[Patronage 1943]
Patronage paroissial en 1943 sous l'égide
de l'abbé Journot (paroisse de Deluz
et Laissey).
   
19
septembre
1943
[Char]   Vers 16H30, un planeur allemand est contraint d'atterrir par suite du mauvais temps à 150 mètres de Laissey, sur la rive gauche du Doubs.

Les deux occupants sont sains et saufs. L'appareil, qui n'a pas subi de dégâts, est récupéré par les autorités allemandes le 20 septembre.

   
15
novembre
1943
[Drapeau]   [Char]   Par Arrêté du Chef du gouvernement, le Conseil municipal est dissous et remplacé par une Délégation municipale présidée par Jacques Bost avec Marcel Bost et Louis Courtot pour membres.
Quand des wagons-foudres percés mènent à la prison de la Butte...

Pendant la guerre (et après), les trains de marchandises stationnaient souvent durant la nuit sur les voies de garage de la gare de Laissey. Certains étaient constitués de wagons-foudres.

Le wagon-foudre est l'ancêtre du wagon-citerne et permettait le transport du vin dans de grosses barriques réalisées selon la technique de la tonnellerie.

Il était alors facile de voler du vin en faisant un trou avec une chignole dans le bois, récupérer le bon liquide avec un seau et reboucher son méfait avec une cheville.

Quelques amateurs de bons vins s'y rendirent une nuit et furent arrêtés (peut-être par la Gendarmerie française). Ils se retrouvèrent en prison à la Butte à Besançon.

Le "Turc", surnommé ainsi parce qu'il était grand et fort, avait échappé à la rafle.

Furieuse que son mari soit en prison et que le "Turc" n'ait pas été pris, la Louise* alla le dénoncer. Prenant conscience de son acte, elle fût prise de remords... Hélas trop tard : le "Turc" rejoignit ainsi ses amis d'infortune à la Butte.

Les voleurs ont dû faire une quinzaine de jours de prison. En ces temps troublés, le risque était cependant grand, car, outre les conditions de détention précaires, les Allemands n'hésitaient pas à fusiller des otages en guise de représailles.

Le lendemain de ce méfait, la gendarmerie perquisitionna les maisons du village pour retrouver tous les participants à ce vol de vin. Le Léon* en avait partout dans sa maison et même une pleine soupière sur la table, mais heureusement pour lui, les gendarmes ne se rendirent compte de rien...

* Par respect pour eux et leurs descendants, les prénoms des protagonistes ont été modifiés.

19 juin
1944
[Char]   Par un temps pluvieux et un plafond bas, un Junkers Ju 52 allemand volant sud-ouest en direction de Besançon accroche la crête des arbres et se crashe sur un versant du Pic d'Aigremont.

Les neuf occupants sont blessés et trois d'entre eux sont hospitalisés à Besançon. L'épave sera ferraillée sur place au fil des années, les habitants du village récupérant certaines tôles ou pièces pour bricoler.

   
27 août
1944
[Char]   Des troupes S.S. en retraite prennent en otage et fusillent sept personnes à Séchin dont son maire et le Laisséen Eugène Curty qui assistait à un enterrement. Ce dernier a la particularité d'être inscrit à la fois sur les monuments aux morts de Laissey et de Séchin.
   
5
septembre
1944
[Char]   A 13H30, afin de couvrir leur retraite vers la frontière suisse, les soldats allemands font exploser la moitié du pont, côté Laissey, à l'aide d'un canon de 75 ou d'explosifs. La 11ème Panzer division avait alors rétabli la liaison avec le groupement n° 110.

En attendant d'éventuels travaux, les habitants font encore une fois appel à un bac pour rétablir la circulation entre les deux parties du canton.

   
[L'ancien pont détruit]
L'ancien pont détruit le 5 septembre 1944.
   
7
septembre
1944
[Char]  🏳️  Le village de Roulans est libéré de l'occupation nazie avec l'arrivée des premiers soldats.

Par analogie, il en est certainement de même pour Laissey dans les heures qui précèdent ou qui suivent. D'autant plus que toutes les unités alliées se dirigent vers Baume-les-Dames où les combats sont très intenses, la ville n'étant libérée que le 9 septembre après une résistance farouche des dernières troupes allemandes fanatisées.

Libérés par des Français ou des Américains ? Débarqués en Provence en août 1944, sont présents dans la région :

  • la 1ère Armée française sous les ordres du général de Lattre de Tassigny avec les 1ère, 3ème et 9ème Divisions d'infanterie et quelques éléments de la 1ère Division blindée.
  • le 6ème Corps d'armée américain avec les 3ème, 36ème et 45ème Divisions d'infanterie.
   
29
octobre
au 8
novembre
1944
En seulement dix jours, les 5ème et 6ème Compagnies du 152ème Régiment du génie font une réparation de fortune et provisoire du pont endommagé (qui persistera 24 ans...) en reliant les deux rives à l'aide d'une passerelle métallique et un plancher en bois.

Il fait partie des ponts qui, dit-on, « font du bruit », la moindre secousse faisant craquer toute l'ossature à chaque passage d'un véhicule.

   
[Les sapeurs se mettent au travail]
Les sapeurs des 5ème et 6ème Compagnies du 152ème Régiment du génie
à l'œuvre pour réparer
le pont.
   
29
avril
1945
[Drapeau]   Rétablissement d'un Conseil municipal. Le nouveau maire est Gustave Robert.
   
8 mai
1945
[Char]  🏳️  Victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie et fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe avec par l'annonce de la capitulation de l'Allemagne.

Si la Seconde Guerre mondiale est le conflit le plus meurtrier de l'histoire, la France fut moins sévèrement touchée que lors de la "Grande Guerre". Quatre Laisséens civils ou militaires ont donné leur vie pour la France lors de ce conflit (20 morts lors de la Première Guerre mondiale).

   
1945 Suite à la nationalisation des Forges de Franche-Comté, les quatre concessions des mines de fer de Laissey (Jay-Rouge, Laissey, Souvance et Roulans) sont attribuées à Électricité de France (EDF). Cependant, les familles Besson, Sarrazin et Thiébaut en restent malgré tout les propriétaires.

Cette situation ubuesque valut une bataille juridique entre ces familles et EDF afin de contraindre cette dernière à prendre en charge la mise en sécurité des sites comme elle s'y était engagée.

   
[Mine de Roulans]
Les entrées des mines sont protégées
par des grilles de protection cadenassées
(26 juin 2016).
 

L'accès aux mines de fer est strictement interdit. Outre les dangers éventuels dus à l'absence d'entretien des galeries, l'arrêté préfectoral de protection de biotope DADUE/4B/n° 5024 du 13 octobre 1988 proscrit toutes actions ou tous travaux pouvant porter atteinte à la tranquillité et à la survie des nombreuses chauves-souris qui y ont trouvé refuge.
 
Les informations données dans cet article ne sont destinées qu'à apporter un éclairage historique sur cette période industrielle de Laissey.

Bibliographie et crédits photographiques
  • Écoulement des eaux d'inondation du plateau de Champlive 1844 - 1903 (Archives départementales du Doubs).
  • Bulletin des lois du Royaume de France, deuxième semestre 1846, tome 33, n° 1306 à 1354 (pages 305 à 338).
  • Lois, décrets, ordonnances, règlements, et avis du Conseil d'État, année 1852, tome 52 (J. B. Duvergier).
  • Lois, décrets, ordonnances, règlements, et avis du Conseil d'État, année 1853, tome 53 (J. B. Duvergier).
  • Lois, décrets, ordonnances, règlements, et avis du Conseil d'État, année 1854, tome 54 (J. B. Duvergier).
  • Procès-verbaux des délibérations du Conseil général du Doubs, session de 1852 (pages 54 à 55).
  • Annales des mines, cinquième série, tome X (Ministère des travaux publics, 1856).
  • Annuaire du Doubs et de la Franche-Comté (Paul Laurens, 1858).
  • article du quotidien La Franche-Comté du 7 novembre 1862.
  • Annales des mines, sixième série, tome III (Ministère des travaux publics, 1863).
  • article du quotidien La Franche-Comté du 7 novembre 1862.
  • Itinéraire général de la France, de Paris à la Méditerranée (1863).
  • Bulletin des lois de l'Empire français, deuxième semestre 1869, tome XXXIV, n° 1735 (pages 122 à 124).
  • Recueil des actes administratifs de la Préfecture du Doubs, année 1876, n° 19 (pages 314 à 317).
  • Mémoires de la Société d'Émulation du Doubs, sixième série, quatrième volume (Imprimerie Dodivers et Compagnie, 1879).
  • Registres du commerce de Laissey (1877, 1889, 1906, 1917, 1921 et 1933).
  • Jurisprudence générale, recueil périodique et critique, volume de 1888, deuxième partie, Cours d'appel.
  • Notice sur les mines de fer de Laissey (Doubs) : projet d'établissement de haut fourneau (F.S., 1894).
  • Rapport sur les opérations effectuées pour le rachat des ponts à péage dépendant des chemins vicinaux (Ministère de l'intérieur, 1889, pages 36, 37 et 53).
  • Annuaire des artistes et de l'enseignement dramatique et musical (Émile Risacher, 1906).
  • Procès-verbaux des délibérations du Conseil général du Doubs, session d'avril 1911 (pages 175 à 177).
  • revue La construction lyonnaise du 1er juin 1911, tome 27, n° 11 (pages 128 et 129).
  • article du quotidien Le Figaro du 10 octobre 1911.
  • article du quotidien Le Petit Parisien du 12 avril 1930.
  • article du quotidien Dimanche Illustré du 20 avril 1930.
  • article du quotidien L'Avenir du Plateau central du 29 juillet 1930.
  • Histoire de Deluz et Laissey (abbé Claude Gilles, 1968).
  • A.S.E., bulletin n° 12 (Association spéléologique de l'est, 1975).
  • L'électrification du département du Doubs : 1894 - 1946 (Catherine Vuillermot, Unité d'Appui et de Recherche Persée, 1985).
  • Mémoire en images : Baume-les-Dames et ses environs (Patrice Belzacq, Éditions Alan Sutton, 2000).
  • Mémoire en images : le pays de Baume-les-Dames (Patrice Belzacq, Éditions Alan Sutton, 2002).
  • Entretiens avec Jean Sarrazin (J.-M. Gautherot, 2010).
  • nombreuses notes (précieuses !) de monsieur Guy Racine.
  • Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
  • articles du quotidien L'Est Républicain.
  • comptes-rendus des Conseils municipaux du village de Laissey.
  • articles des bulletins municipaux du village de Laissey.
  • archives municipales du village de Dammartin-les-Templiers.
  • archives du service de la navigation de Besançon Saint-Paul.
  • ensemble des articles Wikipédia concernant l'histoire de Baume-les-Dames, de Besançon et de la Franche-Comté ainsi que tous ceux concernant divers éléments ou faits historiques.
  • la marque et les logos Bost sont des emblèmes déposés par la société Bost Garnache Industries.
  • la marque et les logos Facom sont des emblèmes déposés par la société Facom.
  • la marque et les logos Stanley Black & Decker sont des emblèmes déposés par la société Stanley Black & Decker.
  • crédits photographiques :
    • droits réservés pour les ayants droit non identifiés.
    • avec l'aimable autorisation de M. Gilles Vincent pour la photographie de la gare de Clerval du 26 mai 2013.

 
Dernière mise à jour : le 15 septembre 2024