Les cartes postales et les photographies anciennes représentent un témoignage
inestimable sur l'évolution du village et la vie quotidienne des habitants de
Laissey au cours du XXème siècle.
Un très grand nombre de cartes postales anciennes ou modernes a été édité sur le
thème de Laissey. Bien plus que pour les villages voisins, y compris Roulans qui
est pourtant le chef-lieu de canton. Depuis les années 1970, elles sont tombées
en désuétude, sauf pour les grandes villes et les lieux de villégiature.
Plusieurs éditeurs locaux ou nationaux se partageaient ce marché :
Alphonse Bost, épicier laisséen, uniquement pour Laissey et ses alentours.
Octave Janier-Dubry, libraire baumois, pour la région de Baume-les-dames ;
L. Gaillard-Prêtre de Besançon ;
L. Galland de Vercel ;
Thiébault ou Thiébaud ;
C.L., B. (C. Lardier, Besançon) ;
Cim (Combier Imprimeur à Mâcon), alias Jean Combier, spécialiste des
photographies aériennes.
Origine du nom Quartier du Maroc
Dans les années 1920, soucieux du bien-être de ses salariés, Élisée
Bost fit construire plusieurs maisons ouvrières pour y loger le
personnel de son usine dans un tout nouveau quartier sur les hauteurs
du village, le Quartier du Maroc également appelé la Cité
du Maroc.
En fait, il était habituel à cette époque d'appeler les cités
ouvrières ou cheminotes Quartier du Maroc. De nombreuses villes
françaises possèdent une rue, un quartier ou une cité du Maroc :
Champigny-sur-Marne, Le Cateau-Cambrésis, Le Mans,
Saint-Gilles-Croix-de-Vie, ... Et, plus proche de Laissey, Liebvillers
près de Saint-Hippolyte.
Si, dans certains cas, Maroc a pour origine les maraîchers ou les
Maures d'Espagne (les « Marocains »), il
n'en est rien pour Laissey. Gageons que Élisée Bost n'a fait que
suivre la mode en vigueur et l'attirance exotique envers ce pays mis
sous protectorat franco-espagnol en 1906.
On notera également que le Quartier du Maroc, toujours
ensoleillé et ce quelque soit la saison, vient naturellement
contrebalancer l'obscurité hivernale du Quartier Nègres (le bas
du village), le substantif nègre venant de l'adjectif latin
niger qui signifie noir ou sombre.
Un peu de radio, pas de télévision, encore moins d'Internet... Il fut un temps
pas si lointain où tout événement sportif ou toute fête, religieuse ou non,
permettaient à tous les habitants du village de se réunir et se distraire et
d'oublier un quotidien parfois bien rude.
Dire que les équipes de football successives de Laissey ont fait vibrer les
foules est un doux euphémisme : elles les ont enflammées ! Remportant de
nombreux titres régionaux, elles terrorisaient leurs adversaires par une qualité
de jeu sans égal. Son niveau était tel qu'en 1933, l'équipe de l'époque fut
invitée par Sochaux à jouer en matchs amicaux contre Bratislava et Prague au
stade Auguste-Bonal.
De même, le 26 décembre 1967, elle fut conviée à porter entre les villages de
Grosbois et Roulans la flamme des Jeux olympiques d'hiver de 1968 de Grenoble.
En ce temps-là, pour les footballeurs, le short était de rigueur même en plein
hiver et les routes n'étaient pas fermées à la circulation : les porteurs
couraient au milieu des voitures !
Sponsorisées par l'entreprise Bost, les équipes étaient en grande partie
constituées par les salariés de cette dernière et bien souvent encadrées par des
responsables de la société. Dans les années 1960, elles furent même regroupées
sous l'appellation U.S.B.L. : Union Sportive Bost Laissey ! La
frontière entre le travail la semaine et les loisirs le dimanche était alors
bien ténue...
Malheureusement, comme nombre de clubs de football ruraux, les bonnes volontés
se firent rare à partir de la fin des années 1980. En août 1991, l'U.S.
Laissey et l'A.S. Deluz sont contraints de fusionner sous le nom
d'Entente Deluz-Laissey afin de mutualiser leurs moyens sportifs et
structurels pour former deux équipes. Bis repetita quelques années plus tard où
de nombreux clubs du canton se réunirent au sein du Football Club
Aigremont Montoille.
Et l'IA redonna la vie aux images : Il était une fois le village de
Laissey...
Les outils d'IA (Intelligence Artificielle) sont à la fois enthousiasmants et
terrifiants. Mais, ils permettent de redonner la vie à des images que l'on
croyait figées à tout jamais et raconter une histoire : celle du village de
Laissey à travers les décennies passées.
Bibliographie et crédits photographiques
Mémoire en images : Baume-les-Dames et ses environs (Patrice
Belzacq, Éditions Alan Sutton, 2000).
Mémoire en images : le pays de Baume-les-Dames (Patrice Belzacq,
Éditions Alan Sutton, 2002).
Crédits audios et photographiques : droits réservés pour les ayants droit
non identifiés.